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Mamey'ADZOBETE.Mbele.Oyem.GABON
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  • Combien d'entre nous savent encore où se trouvent leurs villages. Dans la vie de tous les jours, tous nous sommes nés à l'hopital et avons vécu en ville. Q'est-il advenu de ces endroits mythiques où étaient conservées les valeurs traditionnelles?
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11 avril 2006

Tout ou presque sur Monsieur G. RAWIRI

LA NATION GABONAISE EN DEUIL

Georges Rawiri n'est plus

LA nouvelle est tombée hier soir, brutale: le président du Sénat, Georges Rawiri, est mort dans la journée à Paris. Figure de la vie médiatique (il est l'un des pionniers de la Radio-télévision gabonaise dont il fut le directeur en 1963) mais surtout politique nationale depuis l'indépendance, celui que les Migovéens appelaient "Doyen politique" a notamment été ministre à compter de 1967, puis vice-Premier ministre jusqu'à son retrait de la scène gouvernementale à la veille de la Conférence nationale. Élu sénateur de la commune de Lambaréné début 1997, il devient le 10 mars, jour de son anniversaire, le premier président de la haute chambre du Parlement. Georges Rawiri avait 74 ans. Dans une première réaction tard dans la soirée, le président Omar Bongo Ondimba, particulièrement affecté par cette disparition, a évoqué le souvenir d'un "plus que frère" qu'il connaît depuis 1961. D'aujourd'hui jusqu'à dimanche, a annoncé le chef de l'État, les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du territoire.




Source : Journal L'Union Plus du 10/04/2006

Gabon : Georges Rawiri, un poids lourd de la politique gabonaise vient de quitter la scène (Bio Express)


09/04/2006

Libreville, 9 avril (GABONEWS) - Le président du Sénat gabonais, Georges Rawiri décédé, à 74 ans, dimanche à Paris (France) a été depuis plusieurs décennies un homme incontournable de la vie politique du pays. Numéro deux du régime, Georges Rawiri est l'un des compagnons de route du président Omar Bongo Ondimba qui l'a nommé dans son premier gouvernement en 1967.

Né le 10 mars 1932 à Lambaréné (Centre), Georges Rawiri a été plusieurs fois ministre. Il présidait le Sénat depuis 1997, année de sa création. Marié à une française, Georges Rawiri était l'interface entre les hommes d'affaires français et gabonais. Président de Bolloré au Gabon, il est également administrateur de plusieurs sociétés. C'est sous son autorité que le Transgabonais a été construit. Formé au journalisme, Georges Rawiri a également mis en place la radiotélévision nationale dans les années 60.

Le 4 novembre 2005, il a participé avec une grande joie à l'inauguration du palais du Sénat baptisé Omar Bongo Ondimba. La construction de ce palais était l'un de ses principaux projets tout comme la décentralisation.

M. Georges Rawiri, a été désigné coprésident de l'APP pour une période de deux années à compter du 24 novembre 2005, succèdant à Mme Sharon Hay Webster (Jamaique) qui reste toutefois membre du Bureau.

Voici sa biographie disponible dans le site Internet du Sénat gabonais.

Après des études primaires à l'Ecole protestante de Ngomo, Monsieur Georges Rawiri se rend en France en 1946 où il poursuit ses études secondaires au Lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès dans le Gard.

En 1956, il en sort titulaire du Baccalauréat, série moderne et entre au studio-Ecole de l'OCORA : il en sortira deux ans plus tard avec un diplôme de cadre technique de radiodiffusion.

En Juillet 1957, il reçoit une affectation comme Chef de Centre technique à la Station de Radio-Garoua (Nord Cameroun). Il en sera pour la partie technique, le fondateur.
En Octobre 1959, il vient à Libreville en qualité de Chef de Centre technique de Radio-Gabon dont il sera l'un des principaux fondateurs.

En Décembre 1960, il devient Directeur de Radio-Gabon. En Mai 1963, il prend une part très active à la création de la Télévision gabonaise et il devient le premier Directeur de la Radio-Diffusion-Télévison gabonaise.

Il est par ailleurs nommé en Septembre 1962, Conseiller des Affaires étrangères.
En 1963, il fait partie du cadre des Administrateurs civils.
En 1964, il entre au Gouvernement en qualité de Ministre de l'Information, du Tourisme, des Postes et Télécommunications.

En 1965, il se voit confier le poste d'Ambassadeur, Haut Représentant de la République gabonaise en France. Le 26 Septembre 1967, il est nommé Ministre d'Etat, chargé de l'Ambassade de la République gabonaise en France.
En 1971, il revient au Gabon en qualité de Ministre d'Etat, chargé des Affaires étrangères et de la Coopération.

Le 3 Octobre 1973, il est Ministre Délégué à la Présidence de la République.
En 1974, il est élevé au rang de Ministre d'Etat à la Présidence de la République, chargé de la Coordination économique et financière, Représentant personnel du Chef de l'Etat.
Le 12 Novembre 1975, il est nommé Ministre d'Etat, Ministre des Transports et de la Marine marchande.

Le 8 Mars 1982, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports.

Le 5 Mars 1983, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, chargé de la suppléance de la Primature, Ministre des Transports terrestres, ferroviaires, fluviaux et lagunaires, chargé de la Communication sociale.

Il prend également le portefeuille des Eaux et Forêts lors du dernier remaniement ministériel du 6 Janvier 1987.

Le 10 Mars 1997, il est élu Premier Président du Sénat gabonais.
Monsieur Georges RAWIRI est marié et père de deux enfants.




Distinctions honorifiques





2002 Lauréat du Prix Louise Michel 2001

1997 Médaille de la Reconnaissance des Forces de Police Nationale

1982 Grand Croix de l'Etoile Equatoriale.

1981 Grand Officier de l'Ordre du Mérite Centrafricain.

1980 Grand Officier de la Légion d'Honneur

1974 Grand Officier de l'Ordre du Mérite National de Mauritanie.

1973 Grand Croix de l'Ordre du Mérite d'Italie.

1973 Commandeur de l'Ordre National de Haute-Volta.

1972 Grand Officier de l'Ordre National du Libéria.

1972 Grand Officier de l'Ordre National du Sénégal.

1971 Grand Officier de l'Ordre de l'Etoile Equatoriale.

1971 Grand Officier de l'Ordre du Mérite Français.

1971 Grand Officier de l'Ordre Suprême de Chine.

1970 Commandeur de la Légion d'Honneur.

1968 Grand Officier de l'Ordre International du Bien Public.

1968 Grand Croix de l'Ordre Dynastique de Sainte Agathe de Paterno.

1968 Grand Officier de l'Ordre National de Côte-d'Ivoire.

1967 Médaille d'Or des Arts, Sciences et Lettres.

1967 Grand Croix " Pro Merito Melitensi " de l'Ordre Souverain de Malte.

1966 Commandeur de l'Ordre National de Mauritanie.

GN/YLG/AN/JJS/06

http://www.gabonews.ga/

http://www.bdpgabon.org/content/view/3562/9/

europarl.eu

M. Georges Rawiri, a été désigné coprésident de l'APP pour une période de deux années à compter du 24 novembre 2005. M. Rawiri succède ainsi à Mme Sharon Hay Webster (Jamaique) qui reste toutefois membre du Bureau. 

M. Rawiri, qui a occupé de hautes fonctions ministérielles au Gabon, est président du Sénat depuis mars 1997. 

http://www.europarl.eu.int/intcoop/acp/10_01/default_fr.htm

http://www.senatgabon.org/test.htm

Gabon.   Abessolo, Baptiste 1932 Jean Békalé, 1968 Joël Éric Biffot, Laurent 1919 Bivegue Bi Azi, 1962 Daniel Bongo, 1935 Hadj El Omar Hubert, Jacques 1938 Kama, Joséphine 1944 Kombila, Pierre 1954 Jean Leyimangoye, Jean Paul 1939 Manboungou, Joseph 1953 Bill Métégué N'nah, Nicolas 1944 Meye, 70 François 1920 Moubouyi, Richard 1944 Moussirou-Mouyouma, Auguste 1958 Mve Ondo, 1951 Bonaventure Ndong-Mbeng, 1971 Freddy Hubert Ndong Ndoutoume Tsira 1928 Ndouna Dépenaud, 1937 Pascal 76 Nguema, 1956 Janvier Nkoghe-Mve, 1934 Moïse Nyonda, 1918 95 de [D] Paul Vincent Nze Nguema, 1949 Fidèle Okoumba-Nkoghe 1954 Ondo Ndong, François 1972 † Jean Otogo-Ngome, 1952 Camille Owondo, [D] 1948 Laurent Pounah, Paul 1914 [P] Vincent Raponda-Walker, André 1968 1871 Ratanga-Atoz, François 1943 Ange Rawiri, 1932 [P] Georges Rawiri, 1954 Georges [P] Revignet-Ngote, Georges 1963 Gauthier Ropiviat, Marc 1951 Walker Deemin, 1930 Henri Wisi-Magang-Ma-Mbuju, 1943 Pierre Edgar [P] Zotoumbat, 1944 Roger

http://www.quid.fr/2006/17_63.htm

CONSOLIDER L'AMITIE TRADITIONNELLE ET APPROFONDIR LA COOPERATION GLOBALE ENTRE LA CHINE ET L'AFRIQUE

http://big5.fmprc.gov.cn/gate/big5/dz.china-embassy.org/fra/zt/sinoafrique/t61854.htm

La Lettre du Continent

... 

George Rawiri, Grand Maître de la Grande Loge nationale du Gabon, Sassou II a lancé un appel à tous ses "frères" de l'opposition, de la GNLF et du G. (. ...
www.africaintelligence.fr/LC-/ archives/default_archives.asp?num=364&year= - 107k –

http://www.africaintelligence.fr/LC-/archives/default_archives.asp?num=364&year=

Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 37e Législature,
Volume 140, Numéro 12

Le mardi 29 octobre 2002
L'honorable Dan Hays, Président

LE DÉCÈS DE L'HONORABLE HARTLAND DE MONTARVILLE MOLSON, O.C., O.Q., O.B.E.

HOMMAGES

L'honorable Michael A. Meighen: Honorables sénateurs, le Canada a récemment perdu un de ses plus dévoués et distingués citoyens, et nous avons perdu un ancien collègue qui fut un des plus admirés de tous.

http://www.parl.gc.ca/37/2/parlbus/chambus/senate/deb-f/012db_2002-10-29-F.htm?Language=F&Parl=37&Ses=2

Au moins, l’Afrique est blindée !

Le 09/03/2005 à 19 h 30 par Patrick Girard

Entre mythes et réalité, les marabouts sont sujets à toutes les polémiques ainsi qu’à toutes les caricatures. Entre le charlatan patenté et la vraie tradition africaine, il convient d’établir un distingo.


« Professeur X… GRAND VOYANT MÉDIUM 22 ANS d’expérience. Résout vos problèmes : Amour, Mariage, Chance, Examens, Commerce, Problème de famille, Protection contre tous les dangers, Impuissance sexuelle, Maladies inconnues, Retour rapide de la personne aimée, Travail SÉRIEUX, EFFICACE, GARANTI 100 %. PAIEMENT APRÈS RÉSULTATS. RÉSULTATS EN 3 JOURS. DISCRÉTION ASSURÉE. Reçoit tous les jours de 8 à 21 heures. » À la sortie du métro République, un homme de forte corpulence distribue des papillons imprimés sur du mauvais papier. Depuis quelques années, marabouts et féticheurs pullulent à Paris, et leur clientèle est loin d’être exclusivement composée d’immigrés. C’est là aussi un autre aspect « tendance » de l’Afrique, désormais reconnu et accepté : sa familiarité avec le monde de l’irationnel et de la magie érigée au rang de moteur des événements, petits ou grands.

Ce ne fut pas toujours le cas. Il fut un temps où le sujet était tabou. Mes études d’histoire se firent dans l’atmosphère plutôt troublée de l’après 1968. Il était alors de bon ton d’être marxiste-léniniste, soit sous la forme paranoïaque – le trotskisme –, soit sous la forme schizophrénique –, le maoïsme. Ayant adhéré aux Jeunesses socialistes – celles de la bientôt défunte SFIO – en mars 1968, j’appartenais pour ma part à la « gauche respectueuse » et ignorais tout de la langue de bois maniée si dextrement par mes contemporains et condisciples. Mal m’en prit. Dans le cadre d’une « unité de valeur » sur l’Afrique contemporaine, j’eus à entendre l’exposé d’un autre étudiant sur le mouvement révolutionnaire lumumbiste. Emporté par ses convictions, le thuriféraire du MNC (1) affirma que le communisme originel avait bien failli être instauré en 1960 au Congo. Preuve en était l’abolition de la monnaie dans la région de Stanleyville (actuelle Kisangani), à l’initiative des autorités locales.

Lors de la séance de questions suivant cette intervention, je crus utile de contester cette affirmation. Les parents d’une amie très proche étaient des « Grecs » du Zaïre, c’est-à-dire des Juifs de Rhodes venus s’installer en Afrique centrale vers 1930 (2), et je me souvenais qu’ils m’avaient donné une autre version de cette légende. Ils m’avaient raconté qu’en 1960, à Stanleyville, le leader lumumbiste local, Alphonse Kingis, membre par ailleurs de la secte kitawaliste, avait affirmé à ses concitoyens que les Belges étaient de redoutables sorciers. N’avaient-ils pas en effet dissimulé l’arme atomique dans les billets de vingt francs congolais, les plus usités ? N’écoutant que son « courage », il s’était mué en abri antinucléaire et avait recueilli, à ses risques et périls, les coupures contaminées pour les rendre inoffensives grâce à sa propre magie. Avant de disparaître et de réapparaître, quatre ans plus tard, à la tête des « Simbas ». Ces guérilleros, obéissant au très marxiste Pierre Mulele, prétendaient que l’eau dont ils s’enduisaient avant les combats les rendaient invulnérables aux balles qui ricochaient sur eux alors qu’ils poussaient leur cri de guerre « Mai maï » (L’eau, l’eau).

Mon intervention à propos des agissements de Kingis et des circonstance de l’abolition de la monnaie provoqua un beau scandale. Réactionnaire et impérialiste impénitent, je véhiculais les clichés les plus navrants mis au point par les missionnaires et qui furent jadis utilisés par les Britanniques pour discréditer le mouvement Mau Mau au Kenya. Tout cela dans le but hautement condamnable d’étouffer la vérité, à savoir l’inéluctable progression du mouvement révolutionnaire, ouvrier et paysan en Afrique, dont la future indépendance des colonies portugaises serait la meilleure preuve (3). Le maître-assistant chargé du TP eut quelque mal à rétablir le calme et, m’ayant pris à part, m’assura qu’il m’accorderait en fin de semestre l’UV, pour autant que je renonce à  assister, en la troublant, à la séance hebdomadaire. L’arrangement fut de mon goût. J’habitais alors en pleine forêt de Rambouillet et, le TP ayant lieu de 8 à 10 heures du matin, j’étais obligé de me lever aux aurores afin d’attraper le premier train pour Paris.

Cet incident et les débats enflammés qu'il suscita ne se produiraient pas en 2004. Il est  devenu un lieu commun de considérer qu'au sud du Sahara le surnaturel est inséparable du politique. Même si les intéressés s’en défendent parfois, présidents, ministres et guérilleros ont recours aux sorciers, et les voies du pouvoir empruntent des chemins que notre sèche logique a du mal à déchiffrer et défricher. Les manuels de chancellerie ne comportent pas un chapitre consacré au paranormal, et bon nombre de diplomates hésitent à attribuer les événements dont ils sont les témoins à l'action conjuguée des hommes et des esprits. À tort, car c'est une clé indispensable pour comprendre l'évolution du continent et certains choix faits par ses dirigeants.

*

L’Afrique a recours depuis longtemps aux « maîtres de l’ombre », et gare à qui enfreint cette règle sacrée ! Il peut se retrouver en fâcheuse, très fâcheuse posture ! Un homme aussi assuré de la pérennité de son pouvoir que le paisible Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, a failli l’apprendre à ses dépens en 1998. Comme chaque année, ses concitoyens, en majorité écrasante des ruraux, attendaient avec impatience l’arrivée des pluies. Celles-ci tardant, le gouvernement, dont de nombreux membres avaient jadis été d’ardents marxistes-léninistes, jugea utile de faire appel à une compagnie aérienne privée marocaine dont les pilotes se faisaient fort de déclencher, grâce aux produits chimiques déversés par leurs coucous, les averses génératrices de bonnes récoltes. On enregistra effectivement des précipitations substancielles, mais aussi une pluie de récriminations. Le très officiel Syndicat des féticheurs burkinabé protesta vigoureusement contre ce recours à des « jaunes », qui privaient ses adhérents de leur gagne-pain et de leur fonction première : la maîtrise des éléments naturels. Les pilotes marocains furent priés, pour les hivernages suivants, d’aller exercer ailleurs leurs dangereux talents, cependant que le chef de l’État continuait à diriger le pays depuis sa villa, en attendant la fin des travaux de construction de son futur palais. Certes, la capitale du « pays des hommes integers » possédait un mini-palais de l’Élysée. Jadis occupé par Maurice Yaméogo, ce bâtiment était inoccupé depuis le renversement de celui-ci en janvier 1966. Son « tombeur », Sangoulé Lamizana (4), et ses successeurs, jusqu’au très marxiste Thomas Sankara, n’avaient jamais voulu s’y installer par crainte des fétiches dont l’ex-président avait truffé son palais. Et ce sur le conseil de son protecteur, Félix Houphouët-Boigny, très expert en matière de sorcellerie depuis les débuts de sa fulgurante carrière politique. En 1955, il avait ainsi confié à Pierre Messmer, futur Premier ministre de Georges Pompidou et alors gouverneur de la Côte d’Ivoire : « En Afrique, le christianisme et l’islam sont des vernis qui s’écaillent au moindre choc. Notre fonds fétichiste réapparaît aussitôt. » L’argument ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, puisque le représentant de la puissance coloniale, préoccupé par le bon déroulement de sa carrière,  subventionna généreusement un marabout mauritanien chargé d'expliquer au dirigeant noir qu’aucun mal ne lui arriverait tant que lui, Messmer, demeurerait à Abidjan...

Dans la foulée des indépendances, l'institution des régimes de parti unique ne contribua pas peu à favoriser le développement du fétichisme comme outil de légitimation du pouvoir et d'octroi de différentes prébendes. En l’absence de réelle démocratie pluraliste, pour cause, entre autres, d’ « irrédentisme culturel », l’accès aux responsabilités ministérielles continue à dépendre non pas des qualités personnelles des individus, de leurs compétences ou de leurs convictions, mais d’un arbitraire absolu, fondé souvent sur l’appartenance de l’intéressé à l’ethnie du « Père de la nation ». Plusieurs personnes pouvant se prévaloir à titre égal de cette qualité, le choix de l’une au détriment de l’autre, sans sanction émanant du peuple, paraît tout naturellement être la conséquence du jeu complexe des forces surnaturelles invoquées par l’impétrant et de la puissance des marabouts et des sorciers auxquels il fait appel.

Les « dinosaurs » africains se servirent habilement de ce système pour asseoir leur pouvoir, favoriser leurs protégés et éliminer leurs rivaux. Durant son long règne, le Bélier de Yamoussoukro utilisa ainsi le fétichisme comme régulateur d'une vie politique ivoirienne ponctuée par la découverte de différents complots surnaturels ourdis contre lui. C'était le meilleur moyen qu'il avait trouvé pour épurer régulièrement son entourage et faire sentir à ses proches et à ses concitoyens sa toute-puissance. C'est ainsi qu'éclata, au début des années 1960, l'affaire du « chat noir ». Avec une quinzaine de féticheurs dahoméens, voltaïques, sénégalais et maliens, plusieurs dignitaires du régime, dont le ministre de l'Intérieur, Jean-Baptiste Mockey, par ailleurs secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), furent arrêtés pour avoir tenté de renverser, à l’aide de fétiches et de grigris, le chef de l’État. Ils furent accusés, entre autres, d’avoir fait enterrer dans un jardin des cadavres de chats sur lesquels avait été fixée une photographie d’Houphouët-Boigny. Le coupable fut démis de ses fonctions.

En fait, Mockey, pourtant houphouëtiste convaincu, payait pour avoir été l’un des rares au courant de la mésaventure survenue au président : la fuite à Rome de son épouse, la belle Thérèse, avec un gigolo. Furieux, son mari avait fait appel aux services d’un célèbre marabout malien, Kamaroko Diarrassouka, qui rendit son verdict : « Elle reviendra en août. Si elle n’est pas revenue à cette date, il faudra renoncer à la retrouver vivante. » Thérèse revint. Loin d’être couvert de cadeaux, le marabout mourut mystérieusement dans l’avion qui le ramenait à Bamako, victime sans doute d’un empoisonnement. Ses pouvoirs étaient trop puissants pour qu’ils soient utilisés par un autre que son illustre client. Celui-ci, avec sa franchise habituelle, le reconnut lors d’une conférence de presse tenue le 13 avril 1964 : « Si un marabout m’avait prédit un destin hors série, d’être président de la République française, de l’ONU ou de l’Afrique, moi, Houphouët-Boigny, qui connais les fétiches, je ne lui aurais pas donné l’occasion de faire de telles propositions à un autre. »

Pour avoir été mêlé de trop près à cette affaire, Jean-Baptiste Mockey connut avec d'autres la prison. L’un des embastillés, battu par quatre matons particulièrement zélés, se tira plutôt bien de cette mauvaise passe. Il annonça benoîtement à ses bourreaux : « Tous ceux qui me tapent meurent de mort violente dans les semaines qui suivent. » Or, moins de huit jours après la bastonnade, chacun des gardiens trouva la mort dans des circonstances tragiques. Le prisonnier fut alors relâché (5). Pour faire bonne mesure et pour que la véritable raison de cette clémence ne soit pas connue, on rendit la liberté à quelques-uns de ses « complices », en l’occurrence tous ceux qui étaient mariés à des Européennes, un choix matrimonial dont ils n’eurent alors qu’à se féliciter. Jean-Baptiste Mockey, lui, fut moins heureux. Il ne fut amnistié qu’en 1970 et, six ans plus tard, il redevint ministre...

Si l’on veut rester au pouvoir, mieux vaut être de mèche avec les esprits et leurs serviteurs. C’est à eux que le président Gnassingbé Eyadéma, qui dirige le Togo depuis 1967, attribue le fait d’avoir miraculeusement survécu au crash de son avion, le 24 janvier 1974, à Sarakawa, dans le nord du pays. Il aurait dû périr, il s'en sortit sans trop de mal, preuve qu'il était protégé par des forces surnaturelles auxquelles, depuis, ses partisans rendent un culte fervent dans le mausolée érigé sur le lieu de l’accident. Les catholiques togolais ne sont pas les derniers à le faire, jouant de la similitude sonore entre une phrase du Pater Noster, « sed libera nos a malo » (« Mais délivre-nous du mal ») et l’adage populaire en langue ewé : « Se li bena n’wo zan ma lo » (« Il est permis de faire de la magie noire »). Ce sentiment d’être en quelque sorte investi par les esprits, explique la mauvaise volonté évidente mise par le président togolais à renoncer à une énième reconduction de son mandat. Les fétiches ont des raisons qui ne sont pas solubles dans le suffrage universel et la tenue d'élections libres.

Tout comme Houphouët-Boigny, Mobutu Sese Seko était connu pour  avoir constamment recours aux services de féticheurs ouest-africains grassement payés. Ces marabouts, qui avaient pour mission de « blinder » (protéger) le « maréchal président », lui étaient fournis par l’un de ses proches conseillers, l’architecte sénégalais Pierre Atepia Coulibaly, constructeur du pharaonique complexe présidentiel de Gbadolite, le village natal du « Léopard ». Le plus célèbre de ces féticheurs était Kébé, un Sénégalais consulté scrupuleusement à la veille de chaque remaniement ministériel et qui recevait de copieuses gratifications des aspirants à un portefeuille.

Son ascendant sur Mobutu Sese Seko était tel qu’il le convainquit que des pièces de son mobilier, certaines signées d’ébénistes réputés, étaient chargées de mauvais fluides. Il lui offrit donc de l’en débarrasser. Doit-on préciser que lesdits meubles ornèrent par la suite la résidence dakaroise de Kébé ? Les esprits, c’est bien connu, ne supportent pas le climat sénégalais et refusent de s’expatrier…

Kébé ne figurait pas – l’homme était très prudent – au nombre des féticheurs qui furent dépêchés d’urgence en 1978 au Shaba, ex Katanga, province du sud menacée par une invasion des fameux « gendarmes katangais ». Les rebelles s’emparèrent de Kolwezi et y massacrèrent les partisans du régime, ainsi qu’un certain nombre d’expatriés. Pendant que les Français et les Belges envoyaient sur place une force expéditionnaire qui se substitua aux Forces armées zaïroises en pleine déconfiture, Mobutu Sese Seko se préoccupait essentiellement d’une seule chose : faire acheminer par avion spécial une dizaine de marabouts ouest-africains chargés d’immoler des moutons sur la frontière avec l’Angola d’où venaient probablement ses opposants armés. Au prix de mille difficultés, les « envoyés de la présidence » s’acquittèrent de leur mission, infiniment plus importante et décisive aux yeux du Léopard que le déploiement des troupes étrangères.

Certains marabouts de Mobutu Sese Seko s’étaient vu confier une tache particulière. Ils confectionnaient à son usage un filtre spécial, celui de Damballah, le dieu-serpent, un liquide gluant, jaunâtre et fétide, que le maréchal-président ingurgitait plusieurs fois par jour entre deux coupes de Laurent Perrier rosé. À l'aide de dawa, de fétiches et de grigris, d’autres le « conseillaient » quotidiennement, lui recommandant par exemple de respecter le chiffre 4, censé lui porter bonheur. Ce n'est donc pas un effet du simple hasard si Mobutu Sese Seko se décida à instaurer le multipartisme le 24 avril 1990 plutôt que le 23 ou le 20 avril. Cette date correspondait à un jour de la quatrième semaine du quatrième mois de l'année, et était donc de bon augure. Tout comme l'était la stratégie amoureuse du président à vie. Il avait épousé en secondes noces Mama Mobi, laquelle avait une sœur jumelle, Mama Kossia Labdawa, belle-sœur et maîtresse en titre du chef de l'État. Or, en Afrique, notamment dans les cultes d'inspiration vaudou, les jumeaux et les jumelles, supposés représenter le Soleil et la Lune, cocréateurs de l'Univers, sont réputés posséder des facultés hors du commun.

Les potentats pro-occidentaux n'étaient pas les seuls à croire aux fétiches. Leurs émules « socialistes » faisaient de même, imitant en cela les militants révolutionnaires des luttes d'indépendance (6), véritables coqueluches de la gauche tiers-mondiste. Celle-ci, du moins ce qu'il en reste, continue à vouer un culte à Félix Moumié, l'un des dirigeants de l'UPC, un mouvement camerounais marxiste pur et dur, particulièrement influent en pays bassa. Dans ses Mémoires, Guy Georgy rapporte que, commandant de cercle dans une région où Félix Moumié exerçait la fonction de « médecin indigene », il entreprit de saper l'autorité de ce dernier de la manière suivante : « À dix heures du matin, je passais avec deux gendarmes en vue de sa villa, je montrais une direction quelconque, je faisais planter au hasard deux piquets dont je mesurais l'écart à grandes enjambées. Le rideau de la fenêtre bougeait, les deux femmes étaient aux aguets. Je pouvais repartir confiant, le maître de maison aurait, à son retour, un beau récit : « Le chef de région est passé avec les gendarmes, il a planté des piquets, les voici, il a montré la montagne par là. Il va te faire arrêter la nuit prochaine ou au dernier quart de la lune, ne couche pas ici aujourd'hui. » Et Moumié découchait tous les soirs, prenant des attitudes grotesques, évitait de marcher sur la route, craignant les accidents, écoutant les rumeurs intentionnelles colportées par la voix des sorciers, des griots, des djouns, d'Atoukourma peut-être, ce vilain petit lutin poilu qui hantait les pâturages peuhls et dont l'œillade était mortelle. On a beau être marxiste-léniniste, et même scientifique, la peur métaphysique s'installe (7).

Le socialisme tropical ne pouvait rien contre la tradition. On eut l'occasion de le vérifier au Congo-Brazzaville, pays fort progressiste, où flottait le drapeau rouge frappé de l'étoile, du marteau et de la faucille, et où, lors des cérémonies officielles, l'orchestre cubain « Los Angeles » faisait retentir de vibrantes Internationales. Regroupés dans leur ambassade située en bordure du fleuve, les N'kolos (les oncles, surnom donné aux conseillers soviétiques) veillaient au respect scrupuleux des Saintes Écritures prolétariennes. Les textes de Marx, Engels et Lénine étaient soigneusement étudiés dans les écoles et abondamment cités par les dirigeants pour justifier les fluctuations étonnantes de la « ligne » ou les mesures économiques prises contre la mystérieuse « bourgeoisie congolaise » sortie d'on ne sait trop où. Pourtant, lors de chaque congrès du PCT (Parti congolais du Travail), tous les féticheurs locaux étaient requis pour « blinder » les membres du Bureau politique et du Comité central soucieux de leur réélection. Un jour, le Secrétaire national à l'Idéologie, dont la connaissance de la Vulgate marxiste était impressionnante, fut arrêté à l'entrée du palais des Congrès construit par les Nord-Coréens dans le plus pur style réaliste-socialiste. Il était porteur, sous son costume, de grigris et, surtout, d'une patte de gorille, talisman très recherché. Le malheureux fut aussitôt exclu du PCT pour « déviationnisme petit-bourgeois », à la grande satisfaction de son successeur, dont le marabout était connu de tous et fêta copieusement son triomphe au bar de l'hôtel Cosmos.

*

La fin du monopartisme et des « dictatures » classiques n'a pas signifié le recul du fétichisme, tout au contraire. Alternances politiques, conflits tribaux, guerres civiles et émergence de nouveaux discours politiques dans une base demeurée attachée aux traditions créent un terrain favorable au maintien, voire à l’exacerbation des pratiques magiques. C’est la thèse soutenue par plusieurs politologues de renom dans le numéro d’octobre 2000 de Politique Africaine consacré aux « pouvoirs sorciers ». Pour eux, « contrairement aux hypothèses développementalistes des années 1960-70, la sorcellerie n’a pas disparu sous la pression de la modernisation économique et politique. Elle s’affirme aujourd’hui comme une catégorie incontournable de la vie publique et privée en Afrique. Sous le couvert des rituels spectaculaires qui surgissent à la faveur des crises et des guerres, les discours et les pratiques de la sorcellerie quotidienne semblent prospérer ».

Le meilleur exemple en fut donné par la transition démocratique au Bénin, premier État « socialiste tropical » à connaître, en mars 1991, une alternance en apparence paisible et harmonieuse. Le «  Grand Camarade de Lutte » Mathieu Kérékou, dirigeant marxiste-léniniste qualifié par ses opposants de « laxiste-béniniste », avait, à l’issue d’une Conférence nationale mouvementée, accepté la tenue d’élections libres. Celles-ci se soldèrent, en mars 1991, par la victoire au second tour, avec 63 % des voix, du très libéral Nicéphore Soglo. Cet ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale faillit ne pas occuper ses fonctions. À peine élu et avant même d’avoir prêté serment, il fut atteint d’un mal aussi soudain que mystérieux. Bonne fille, l’ambassade de France parla pudiquement de la conjugaison d’une « fièvre typhoïde et d’une sciatique » qui nécessita le transfert en urgence du malade au Val-de-Grâce où les médecins militaires se déclarèrent impuissants à diagnostiquer l’affection dont souffrait leur illustre patient. Par contre, pour ses concitoyens, partisans comme adversaires, il ne faisait aucun doute que le nouvel élu avait été purement et simplement « waké » (ensorcelé) par le marabout malien de Mathieu Kérékou, Mohamed Ahmadou Cissé. La sorcellerie ne tombant pas sous le coup de la loi béninoise (8), ce Raspoutine tropical fut inculpé au motif qu’il avait extorqué, du temps où il était ministre d’État, 70 millions de francs à la Banque commerciale du Bénin. Il fut condamné, en septembre 1992, à dix ans de prison, et fut libéré en 2001, date à laquelle son ancien protecteur, après une paisible traversée du désert, redevenait chef de l’État après avoir écrasé son principal rival, Bruno Amoussou, un candidat de pacotille qui avait été directeur, entre 1974 et 1984, de la Banque commerciale du Bénin…

La manière plutôt habile dont Mathieu Kérékou avait su neutraliser Soglo impressionna ses pairs, alors confrontés à la vague de démocratisation consécutive à la chute du Mur de Berlin. S’étant résigné à instaurer le multipartisme, Mobutu Sese Seko le transforma, grâce au fétichisme, en « multimobutisme ». Il créa ainsi une foule de formations politiques, « les Mamas commerçantes » ou «  l’Association des paralytiques du Beach Ngobila » qui siégèrent au titre de la fort commode « société civile » lors de la Conférence nationale zaïroise. Leurs fondateurs reçurent des cantines bourrées de billets, des 4x4 et des talkies-walkies. En échange de quoi ces opposants d’opérette propagèrent, dans les quartiers populaires de Limete ou de Matonge, des récits soigneusement formulés sur les pouvoirs surnaturels du chef de l’État et organisèrent quelques « séances spéciales » d’invocation des esprits pour leurs adeptes. Les pratiques fétichistes prirent alors une telle ampleur que le clergé catholique crut nécessaire de pousser un cri d’alarme. Les abbés kinois publièrent en février 1992 un long texte, « Bâtir la nation, une tâche pour tous les chrétiens », dans lequel ils affirmaient : « Combien il est triste de devoir constater que les options politiques prises par notre société ont été pour une société sans Dieu. D’où suppression des cours de religion, mauvaise conception de la laïcité, inversion des valeurs, retour aux pratiques fétichistes, paganisme et culte de la personnalité. Tout cela nous a enfoncés dans un sous-développement matériel et mental tel que le pays est devenu un Zaïre véritablement sinister. »

Ce n’était point auprès des responsables de l’« opposition radicale » – celle qui n’avait pas encore été achetée – que les abbés pouvaient espérer trouver un appui. Ses dirigeants tenaient conférence de presse sur conférence de presse dans les luxueux salons de l’hôtel Intercontinental, seul cadre propice à accueillir leurs interminables vaticinations. Sérieux comme des papes et costume-cravatés pour bien montrer leur redus de l’abacost (9), la tenue des officiels, ils se livraient, pour les journalistes étrangers en poste ou de passage à Kinshasa, à de subtiles et savantes exégèses du discours de La Baule, par lequel François Mitterrand avait paru instituer une « prime au multipartisme » et menacer de sanctions économiques très théoriques les derniers adeptes du monopartisme.

Ces bavards impénitents disséquaient la pensée mitterrandienne beaucoup mieux que n’auraient pu le faire certains conseillers de « Tonton » et brandissaient comme de nouvelles Tables de la Loi la Déclaration universelle des droits de l’Homme, ainsi que La Paille et le Grain dont quelques exemplaires fatigués avaient vite trouvé preneurs. Mieux valait toutefois s’abstenir d’écouter ces mêmes leaders lors des meetings qu’ils tenaient dans les ngandas, les bars populaires. Là, à l’abri du regard des journalistes bazungu (blancs), ils proclamaient en lingala : « Nos fétiches sont plus forts que ceux de Mobutu. Les sorciers de l’Équateur (la province du chef de l’État) ne peuvent rien contre les Bacongo. » Je m’étais lié d’amitié avec un responsable de l’UPDS (Union populaire démocratique et sociale) d’Étienne Tshisekedi, devenu le leader charismatique de l’opposition radicale après avoir été le théoricien du parti unique. Je l’avoue, je commis l’indélicatesse d’aller l’écouter un soir sans me faire remarquer et de me faire traduire ses propos. Le lendemain matin, un tantinet agacé par son long soliloque sur le discours de La Baule, je m’enhardis à lui demander ce qu’en pensaient ses alliés, les sorciers bacongo. Mon informateur me foudroya du regard : j’avais agi de manière déloyale et me mêlais d’affaires qui n’étaient pas « manières de Blancs ». Il m’en tint rigueur quelques jours puis redevint fort loquace, s’abstenant toutefois désormais de me parler en « langue de bois ». Il savait que je savais et se félicitait de ma discrétion quant à l’omniprésence, dans la vie politique zaïroise, du surnaturel.

Ce dernier était aussi à l’œuvre de l’autre côté du fleuve. L’instabilité politique complète dans laquelle le Congo-Brazzaville tomba après l’abolition, en décembre 1990, du monopartisme ne peut se comprendre si l’on néglige le rôle déterminant joué par le fétichisme et les rites magiques dans les luttes de pouvoir entre différentes factions. Réapparu sur le devant de la scène, le pittoresque Bernard Kolelas, opposant historique à Denis Sassou Nguesso, était un matsouaniste, religion créée en l’honneur d’André Grenard-Matsoua. Ce modeste catéchiste, ancien tirailleur, avait été dans les années 1920 le fondateur d’une Amicale des originaires de l’Afrique équatoriale française dont les revendications, pourtant modérées, lui valurent l’hostilité de l’administration. Arrêté en 1939, il mourut en prison à Mayama, en 1942. Son corps n’ayant jamais été rendu aux siens, les Lari, l’ethnie principale du Pool (région de Brazzaville), ses partisans considérèrent qu’il n’était pas mort et attendirent son retour. Pendant longtemps, à chaque consultation électorale, ils déposaient dans l’urne un bulletin sur lequel était inscrit le nom de Matsoua, pratique connue sous le nom de « voter pour les os ».

D’ethnie lari, Bernard Kolelas s’appuya sur les siens et sur les Matsouanistes pour recruter ses milices, les Ninjas, qui lui permirent de devenir un temps, en 1996, Premier ministre. Les Ninjas étaient censés bénéficier de la protection de Tâ (le père) Matsoua et de son épigone Tâ Youlou, c'est-à-dire l’esprit du non moins pittoresque abbé Fulbert Youlou, premier président du Congo indépendant et connu pour ses soutanes confectionnées par les grands couturiers parisiens. L’arrière-plan magique dans lequel gravitait Bernard Kolelas expliquait qu’après la destruction d’une statue de Matsoua, le 30 juillet 1995, par un nommé Jacob, le porte-parole du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) fulmina : « L’acte de Jacob est très monumental en face d’un monument qui porte en lui les secrets du pouvoir… Le pouvoir du Pool est un mystère incarné par deux personnalités principales devenues des légendes capables de tout en faveur du Pool. Il s’agit de Tâ Matsoua et de Tâ Youlou. Si vous voulez prendre le pouvoir, il faut, au préalable, qu’ils vous l’accordent à partir de vos prières à eux adressées. Tant que vous ne vous agenouillez pas devant le monument de Matsoua d’abord, et ensuite au bord de la tombe de Youlou, avec des dames-jeannes de vin rouge, ne croyez pas que vous aurez le pouvoir. » On devinera aisément la perplexité du journaliste sommé par son directeur de la rédaction de lui envoyer un papier sur les dernières déclarations des responsables du MCDDI !

Il faut croire que Bernard Kolelas n’a pas assez prié ou bu assez de dames-jeannes car l’ancien dictateur Denis Sassou Nguesso est revenu au pouvoir à la faveur d’une cruelle guerre civile. Ses Cobras, bardés de grigris, ont écrasé les Ninjas de Kolelas et les Zoulous de Pascal Lissouba. Pour beaucoup, le retour à la tête de l’État de l’ancien dirigeant marxiste est dû à ses pouvoirs magiques. Ses adversaires, eux, l’accusent de se nourrir du sang d’enfants sacrifiés ou des testicules de ses opposants, consommés pour s’en approprier la force vitale.

Dans la Brazzaville repacifiée de 2004, les partisans de Kolelas se terrent mais les sectes miraculeuses foisonnent, comme la secte Miller international pour la paix. Le 1er octobre 2004, quatre cents de ses membres se retrouvèrent à l’aéroport international Maya Maya de Brazzaville qui avait été durant la guerre civile le théâtre de violents combats entre factions rivales. L’invasion, cette fois, était pacifique. Les intéressés, qui avaient déboursé entre 200 000 et 700 000 F CFA (entre 305 et 1 067 euros) espéraient s’embarquer, sans visa ni billet, à bord d’un avion en partance pour le Canda où ils avaient rendez-vous avec Dieu ! Le chef de la secte, David Kibale, lui, avait déjà rejoint d’autres cieux avec un pactole de 114 000 euros. L’affaire fit assez scandale pour que le ministre de la Sécurité, Pierre Oba, se décide à réviser drastiquement la réglementation sur les sectes et les églises. Au grand soulagement des marabouts et féticheurs maliens revenus à Brazzaville et qui pestaient contre la « concurrence sauvage » que leur faisaient certains « pasteurs ».

Dans nombre de conflits africains, la sorcellerie est omniprésente. Il suffit de songer au Liberia et aux combats entre les partisans de l’Afro-Américain Charles Taylor et les soldats de feu le président Samuel Doe, supplicié par Prince Johnson selon un rituel magique très élaboré (10). De part et d’autre, les « soldats » avaient recours à des féticheurs et des marabouts qui leur vendaient grigris et amulettes, et leur faisaient potions et filtres magiques. Ces pratiques fétichistes redoublèrent au cours de la décennie 90 avec l’entrée, dans le conflit, des Libériens de l’intérieur, considérés par ceux d’origine afro-américaine comme des « sauvages » car croyant dans les « hommes panthères » et pratiquant le culte initiatique du Poro, jadis interdit par les autorités.

Un même schéma se retrouvait en Sierra Leone, terre d’élection des féticheurs oues-africains accourus pour se mettre au service des West Side Boys, des machetteurs du Front unifié révolutionnaire (RUF), ou des karamajors (guerriers traditionnels) dirigés par le « vice-ministre de la Défense » Sam Hinja Norman. Autant de faits réels magistralement utilisés par Ahmadou Kourouma dans son roman Allah n’est pas obligé, et remarquablement décrits par S. Ellis dans un livre fondamental, The Mask of Anarchy : the destruction of Liberia and the Religious dimension of an African Civil War (Hurst and Co, New York University Press, 1999).

Ces mêmes pratiques magiques sont à l’œuvre en République démocratique du Congo, plus particulièrement en Ituri, au nord du Kivu, où, à la faveur de la guerre civile, le cannibalisme rituel a refait son apparition sur une assez large échelle. On en est ainsi revenu aux pires errements des années 1960, ceux rapportés par Patrick Nothomb à propos de Stanleyville en 1964, après la prise de contrôle de la ville par les Simbas : « Si les rebelles massacrèrent de nombreux Congolais à Stanleyville, il faut dire à la décharge d’Olenga que la principale tuerie de Stan s’y est déroulée en son absence et ne fut pas de son fait. Cette tuerie s’étalera sur six jours, du 14 au 19 août (1964) et sera d’une brutalité infernale ; elle ressuscitera l’anthropophagie à Stanleyville. Environ cent cinquante politiciens et fonctionnaires modérés seront fusillés devant le monument Lumumba, ou tués à coups de machette. Une foule hurlante assistera au massacre et s’en pourléchera les yeux. Des femmes quittèrent le lieu d’exécution emportant avec elles des morceaux de bras et de jambes dans des sacs en plastique. Les deux plus importantes victimes seront le bourgmestre Matabo et le député national Bondekwa, lumumbiste modéré, qui mourront avec un courage digne de l’antique. Les Congolais meurent admirablement devant un peloton d’exécution. Le foie de M. Matabo sera mangé par des témoins, alors que M. Matabo vivait encore. » (11)

*

La plus grande des erreurs serait de négliger cette prégnance du fétichisme et d’en faire un simple détail folklorique. Il faut au contraire l’avoir constamment à l’esprit si l’on veut comprendre à la fois le rapport des Africains aux événements ponctuant leur vie politique et la manière dont ils envisagent les liens entre le Nord et le Sud, eux aussi soumis aux règles mystérieuses de l’invisible (12). En ce qui concerne le premier point, force est de constater que le rôle décisif attribué au surnaturel ne contribue pas peu à déresponsabiliser les dirigeants et à pousser leur entourage à les trahir ou à les abandonner sans motif idéologique apparent. On le vit bien au Sénégal après la victoire, à l’élection présidentielle du 19 mars 2000, d’Abdoulaye Wade, le leader du Parti démocratique sénégalais, ardent promoteur du sopi (le changement, en wolof). Les barons du Parti socialiste, dont le candidat Abdou Diouf avait été défait, exhalaient alors leur mauvaise humeur, et beaucoup d’entre eux avaient d’ores et déjà « retourné leurs boubous », ce qui amenait un vieux militant à confier à un journal dakarois son sentiment quant à ces trahisons : « Ils ont été maraboutés par nos adversaires. » Ce qui était une pure lapalissade du côté de Gorée est aussi un moyen d’éviter d’avoir à se poser des questions sur la justesse des politiques précédemment menées, et revient à réduire la légitimité du pouvoir à une simple faveur accordée d’en haut et révocable à tout moment, que l’intéressé ait ou non démérité.

Bien avant de parvenir au pouvoir, l’opposant ivoirien Laurent Gbagbo laissait ses partisans flirter dangereusement avec ce type de spéculations ambivalentes. Pour mieux souligner l’impopularité et l’illégitimité du président Henri Konan Bédié, qui avait succédé à Félix Houphouët Boigny en 1993, ils accréditèrent la thèse que le chef de l’État n’avait pas les faveurs des esprits. La preuve : lors de la Coupe d’Afrique des clubs de 1998, l’Asec abidjanaise avait été battue par les Orlando Pirates de Soweto, et cette défaite fut considérée comme une véritable catastrophe nationale, à peine moins grave que la liquidation, quelque temps plus tard, de la « Caistab ». La simple présence du president dans le stade avait irrité les esprits et entravé les efforts des féticheurs des Éléphants blancs. L’argument fut répété ad nauseam dans les colonnes de Notre Voix, jusqu’à ce que la censure impose le silence sur l’affaire. Il n’en demeure pas moins qu’en décembre 1999 certains des militaires qui portèrent au pouvoir le général Robert Gueï, avec alors l’approbation tacite de Laurent Gbagbo, ne manquaient pas d’évoquer ce précédent pour justifier leur action… Devenu depuis chef de l’État, le dirigeant du Front populaire ivoirien ne fait guère appel aux féticheurs, contrairement à ses partisans. Il a surtout recours aux bons services de son « conseiller spirituel », le pasteur Moïse Koïré, très proche des évangélistes américains, qui lui imposent jeûnes réguliers et séances de prières collectives à l’ouverture du Conseil des ministres.

Les fétiches ont des raisons qui ne sont pas solubles dans le suffrage universel ou la mise en oeuvre de la démocratie à l’occidental, ce nouveau « totalitarisme démocratique » qui, à en croire l’historienne Adame Ba Konare, a le grand tort de ne pas prendre en compte « les spécificités et les irrédentismes culturels » (13). Ce ne fut pas en effet la moindre des surprises des participants lors de l’édition 2 03 des Rendez-vous de l’Histoire, à Blois, que d’entendre l’épouse de l’ex-président malien (14) déclarer lors de la « leçon inaugurale » : «  Plus que jamais, le débat sur la démocratie en Afrique se décline à travers ces relations avec le monde occidental. Le destin de l’Afrique n’est plus entre ses mains. C’est l’Occident qui décide à sa place et qui, de plus en plus, agit à sa place. Les aides au développement sont conditionnées à l’adoption de la démocratie à l’occidentale, de ses intérêts économiques, elle ploie sous les diktats imposés par les institutions de Bretton Woods qui ne se traduisent pas toujours en termes de retombées salutaires pour les peuples. Des formes de totalitarisme en ont remplacé d’autres. Il faut faire endosser la camisole de force démocratique à l’Afrique, vaille que vaille, de gré ou de force. On exige, on impose, ça passe ou ça casse. Ailleurs, on bombarde. Dans la démarche des pédagogues de tout acabit, sont rarement pris en compte les spécificités et les irrédentismes culturels. » Le discours est très « politiquement correct » et a de quoi ravir tous les altermondialistes qui ont peine à imaginer ce que sont certains « irrédentismes culturels » dont Adame Ba Konare prend bien garde de ne pas souffler mot…

Les pays du Nord sont pourtant indirectement concernés par le fétichisme, dans la mesure où certains dirigeants africains ont recours au surnaturel pour tenter de les influencer. Passons sur le culte rendu, au Gabon et au Congo, au « fétiche N'gol », une statue peinte en noir et jaune représentant un personnage au grand nez, aux yeux plissés, coiffé d'un képi étoilé, qui souligne le culte rendu au général de Gaulle par ses admirateurs africains et dont Jacques Chirac aurait tout intérêt à faire exposer une copie au musée des Arts premiers. Mais, en 1981, les fétiches firent irruption dans la vie politique française, à l'insu des candidats. Effrayés par la perspective de l'arrivée de la gauche au pouvoir, plusieurs présidents africains organisèrent différentes cérémonies pour « blinder » leur ami Valéry Giscard d'Estaing et assurer sa réélection. Ce fut le cas d'Ahmed Sekou Touré en Guinée-Conakry, de Félix Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire et d'Albert-Omar Bongo au Gabon. On murmure même que l'un de ses proches, Georges Rawiri, aurait fait procéder à un sacrifice humain à Libreville pour conjurer le spectre d'un bouleversement total de la politique africaine de la France. Les craintes des kleptomanes africains étaient sans fondement puisque, on le sait, après l'intermède Jean-Pierre Cot, le pragmatisme le plus complet présida aux relations entre l'hexagone et les anciennes colonies, contribuant au naufrage du continent que ses habitants, lassés d'attendre des esprits une amélioration de leur sort, cherchent à fuir par tous les moyens.

Notes

1) Mouvement national congolais, le parti de Patrice Lumumba.

2) C’est à partir des années 1900 que des Juifs de Rhodes, d’origine espagnole, vinrent s’installer comme commerçants et employés au Congo. De nationalité italienne – le Dodécanèse dépendait alors de Rome –, ces Solal et Mangeclous tropicaux constituèrent de petites communautés à Stanleyville, Léopoldville, Elisabethville, ainsi qu’au Rwanda et au Burundi, et firent venir rabbins et chantres. Ils entretenaient des rapports plutôt conflictuels avec les « vrais » Grecs, leurs principaux rivaux en affaires, installés dans la région, ou avec leurs homologues portugais venus d’Angola.

3) Nous étions alors en 1972, soit deux ans avant la « révolution des œillets » qui entraîna la décolonisation de l’espace lusophone.

4) Dont on lira avec intérêt les Mémoires, en deux volumes, t.1, Sous les drapeaux, t.2, Sur la brèche trente années durant, Éditions du Jaguar, 2000.

5) Ce féticheur poursuivit tranquillement sa carrière, non sans se vanter de ses exploits et faire ainsi école auprès de ses collègues. En 1974, au Zaïre, Mobutu Sese Seko fit venir à grands frais du Sénégal, du Mali et de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) la crème des marabouts et des féticheurs, afin qu'ils « blindent » les « Léopards », l'équipe nationale de football qu'il caressait le rêve de voir aller en huitième ou en quart, voire en demi-finale de la Coupe du monde. Somptueusement logés à Kinshasa, les intéressés préparèrent filtres et grigris pour les joueurs zaïrois. Ces derniers furent éliminés dès la première rencontre et les « hommes de l'art », au lieu de recevoir de copieuses gratifications, séjournèrent quelque temps dans les geôles kinoises. Ce stage se révéla fructueux car ils retrouvèrent leurs facultés. À tel point que, terrorisés par leurs prisonniers qui menaçaient de s'en prendre à leurs familles, les gardiens menacèrent de faire grève si les détenus n'étaient pas rapidement libérés et renvoyés chez eux. Le souvenir de cette affaire n’empêcha pas le ministère des Sports zaïrois d’adopter, en 1980, une nouveau règlement du championnat national, dont l’article 12 stipulait : « Tout club qui sera surpris tant sur le terrain que dans les installations sportives en flagrant délit de pratique fétichiste perd le match par forfait. Quiconque constate un cas de pratique fétichiste sur le terrain, dans les installations (couloirs, toilettes, vestiaires, etc.) ou aux abords immédiats de celles-ci, est tenu d’informer instamment le commissaire du match. Ce dernier procédera à la vérification du fait et en fera cas dans son rapport. » Dans son article « La sorcellerie comme mode de causalité politique », Politique africaine, n° 79, octobre 2000, pp. 33-47, Michael G. Shatzberg cite opportunément (p. 39) un article d’Elima, en date du 7 septembre 1984, démontrant qu’à Kisangani ce règlement n’était guère appliqué : « Décidément, ce n’est pas pour bientôt qu’on verra notre football divorcer d’avec les pratiques fétichistes. À l’Afkis (Association de football de Kisangani), la pratique ouverte des gris-gris est maintenant au-delà du supportable… Un cas récent : armé de sang-froid, un dirigeant d’une équipe s’est mis à déverser plus d’un litre de sang contenu dans un récipient en plastique blanc sur le pavé du couloir central des vestiaires. Tout le monde qui allait prendre place à la tribune d’honneur du stade Lumumba devait passer dessus. Et c’est avec horreur qu’il fallait jeter le regard sur ces gros flocons de sang qui étaient éparpillés partout. »

6) Sur le rôle du fétichisme et de la sorcellerie dans les guerres d’indépendance, voir l’excellente étude de David Lan, Guns and Rain, Guerillerra & Spirit Medium in Zimbabwe, Londres, 1987.

7) Cf Guy Georgy, Le Petit soldat de l'Empire, Flammarion, 1992.

8) Seul le Cameroun réprime par une disposition de son code pénal la pratique de la sorcellerie. Signe des temps, depuis la fin des années 1970, les procès pour sorcellerie se sont multipliés. En 1998, un marabout malien fut condamné à trois ans de prison et 200 000 F CFA d’amende pour avoir persuadé un chef d’entreprise de Yaoundé qu’il pouvait, grâce à ses pouvoirs magiques, le faire nommer ministre lors d’un remaniement du gouvernement. L’avocat de l’accusé plaida que son client avait agi de bonne foi et procédé aux différents sacrifices requis, et qu’on ne pouvait lui tenir grief de son échec, imputable à l’action d’autres féticheurs.

9) Signifiant littéralement « à bas le costume », l’abacost était la tenue, d’inspiration chinoise, que Mobutu Sese Seko ordonna de porter aux fonctionnaires, aux officiels et aux particuliers, dans le cadre de la campagne pour « l’authenticité » déclenchée au début des années 1970. En 1990, si un Kinois portait cravate, cela signifiait qu’il appartenait à l’opposition.

10) L’exécution fut filmée et les « conseillers » de Prince Johnson vendirent la cassette à différents journaux. Je me souviens du débat qui eut lieu alors à Jeune Afrique. Fallait-il ou non publier ces images atroces ? Il fut décidé que oui, à condition toutefois qu’on ne voit aucune photo montrant des grigris, ceux-ci pouvant chercher à se venger…

11) Cf Patrick Nothomb, Dans Stanleyville, préface d’Alfred Cahen, Duculot, 1973.

12) On peut bien entendu être un maniaque des consultations électorales et souhaiter leur multiplication sur le continent. On a déjà vu que celle-ci favorisait la corruption. Elle peut être aussi criminogène. Chaque consultation électorale est précédée par l’enlèvement et le meurtre de jumeaux ou de bossus, détenteurs, paraît-il, de pouvoirs spéciaux, et qui sont sacrifiés lors de cérémonies destinées à « blinder » les candidats. C’est là un sujet que les observateurs internationaux de ces scrutins, envoyés par l’Union européenne et le Centre Carter, se gardent bien d’évoquer.

13) Cf Adame Ba Konaré, in L’Afrique, Les Rendez-vous de l’Histoire, 2003 ; Éditions Pleins Feux, 2004.

14) D’Adame Ba Konaré, élu président en 1992, a – il faut le dire – cédé fort démocratiquement le pouvoir à Ahmadou Toumani Touré, en 2002.

http://www.marianne-en-ligne.fr/dossier/e-docs/00/00/38/1F/document_article_dossier.phtml?cle_dossier=14370

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Georges Rawiri n'est plus

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LA nouvelle est tombée hier soir, brutale: le président du Sénat, Georges Rawiri, est mort dans la journée à Paris. Figure de la vie médiatique (il est l'un des pionniers de la Radio-télévision gabonaise dont il fut le directeur en 1963) mais surtout politique nationale depuis l'indépendance, celui que les Migovéens appelaient "Doyen politique" a notamment été ministre à compter de 1967, puis vice-Premier ministre jusqu'à son retrait de la scène gouvernementale à la veille de la Conférence nationale. Élu sénateur de la commune de Lambaréné début 1997, il devient le 10 mars, jour de son anniversaire, le premier président de la haute chambre du Parlement. Georges Rawiri avait 74 ans. Dans une première réaction tard dans la soirée, le président Omar Bongo Ondimba, particulièrement affecté par cette disparition, a évoqué le souvenir d'un "plus que frère" qu'il connaît depuis 1961. D'aujourd'hui jusqu'à dimanche, a annoncé le chef de l'État, les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du territoire.




Source : Journal L'Union Plus du 10/04/2006

 

Gabon : Georges Rawiri, un poids lourd de la politique gabonaise vient de quitter la scène (Bio Express)


09/04/2006

Libreville, 9 avril (GABONEWS) - Le président du Sénat gabonais, Georges Rawiri décédé, à 74 ans, dimanche à Paris (France) a été depuis plusieurs décennies un homme incontournable de la vie politique du pays. Numéro deux du régime, Georges Rawiri est l'un des compagnons de route du président Omar Bongo Ondimba qui l'a nommé dans son premier gouvernement en 1967.

Né le 10 mars 1932 à Lambaréné (Centre), Georges Rawiri a été plusieurs fois ministre. Il présidait le Sénat depuis 1997, année de sa création. Marié à une française, Georges Rawiri était l'interface entre les hommes d'affaires français et gabonais. Président de Bolloré au Gabon, il est également administrateur de plusieurs sociétés. C'est sous son autorité que le Transgabonais a été construit. Formé au journalisme, Georges Rawiri a également mis en place la radiotélévision nationale dans les années 60.

Le 4 novembre 2005, il a participé avec une grande joie à l'inauguration du palais du Sénat baptisé Omar Bongo Ondimba. La construction de ce palais était l'un de ses principaux projets tout comme la décentralisation.

M. Georges Rawiri, a été désigné coprésident de l'APP pour une période de deux années à compter du 24 novembre 2005, succèdant à Mme Sharon Hay Webster (Jamaique) qui reste toutefois membre du Bureau.

Voici sa biographie disponible dans le site Internet du Sénat gabonais.

Après des études primaires à l'Ecole protestante de Ngomo, Monsieur Georges Rawiri se rend en France en 1946 où il poursuit ses études secondaires au Lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès dans le Gard.

En 1956, il en sort titulaire du Baccalauréat, série moderne et entre au studio-Ecole de l'OCORA : il en sortira deux ans plus tard avec un diplôme de cadre technique de radiodiffusion.

En Juillet 1957, il reçoit une affectation comme Chef de Centre technique à la Station de Radio-Garoua (Nord Cameroun). Il en sera pour la partie technique, le fondateur.
En Octobre 1959, il vient à Libreville en qualité de Chef de Centre technique de Radio-Gabon dont il sera l'un des principaux fondateurs.

En Décembre 1960, il devient Directeur de Radio-Gabon. En Mai 1963, il prend une part très active à la création de la Télévision gabonaise et il devient le premier Directeur de la Radio-Diffusion-Télévison gabonaise.

Il est par ailleurs nommé en Septembre 1962, Conseiller des Affaires étrangères.
En 1963, il fait partie du cadre des Administrateurs civils.
En 1964, il entre au Gouvernement en qualité de Ministre de l'Information, du Tourisme, des Postes et Télécommunications.

En 1965, il se voit confier le poste d'Ambassadeur, Haut Représentant de la République gabonaise en France. Le 26 Septembre 1967, il est nommé Ministre d'Etat, chargé de l'Ambassade de la République gabonaise en France.
En 1971, il revient au Gabon en qualité de Ministre d'Etat, chargé des Affaires étrangères et de la Coopération.

Le 3 Octobre 1973, il est Ministre Délégué à la Présidence de la République.
En 1974, il est élevé au rang de Ministre d'Etat à la Présidence de la République, chargé de la Coordination économique et financière, Représentant personnel du Chef de l'Etat.
Le 12 Novembre 1975, il est nommé Ministre d'Etat, Ministre des Transports et de la Marine marchande.

Le 8 Mars 1982, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports.

Le 5 Mars 1983, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, chargé de la suppléance de la Primature, Ministre des Transports terrestres, ferroviaires, fluviaux et lagunaires, chargé de la Communication sociale.

Il prend également le portefeuille des Eaux et Forêts lors du dernier remaniement ministériel du 6 Janvier 1987.

Le 10 Mars 1997, il est élu Premier Président du Sénat gabonais.
Monsieur Georges RAWIRI est marié et père de deux enfants.




Distinctions honorifiques





2002 Lauréat du Prix Louise Michel 2001

1997 Médaille de la Reconnaissance des Forces de Police Nationale

1982 Grand Croix de l'Etoile Equatoriale.

1981 Grand Officier de l'Ordre du Mérite Centrafricain.

1980 Grand Officier de la Légion d'Honneur

1974 Grand Officier de l'Ordre du Mérite National de Mauritanie.

1973 Grand Croix de l'Ordre du Mérite d'Italie.

1973 Commandeur de l'Ordre National de Haute-Volta.

1972 Grand Officier de l'Ordre National du Libéria.

1972 Grand Officier de l'Ordre National du Sénégal.

1971 Grand Officier de l'Ordre de l'Etoile Equatoriale.

1971 Grand Officier de l'Ordre du Mérite Français.

1971 Grand Officier de l'Ordre Suprême de Chine.

1970 Commandeur de la Légion d'Honneur.

1968 Grand Officier de l'Ordre International du Bien Public.

1968 Grand Croix de l'Ordre Dynastique de Sainte Agathe de Paterno.

1968 Grand Officier de l'Ordre National de Côte-d'Ivoire.

1967 Médaille d'Or des Arts, Sciences et Lettres.

1967 Grand Croix " Pro Merito Melitensi " de l'Ordre Souverain de Malte.

1966 Commandeur de l'Ordre National de Mauritanie.

GN/YLG/AN/JJS/06

 

http://www.gabonews.ga/

http://www.bdpgabon.org/content/view/3562/9/

 

 

europarl.eu

 

M. Georges Rawiri, a été désigné coprésident de l'APP pour une période de deux années à compter du 24 novembre 2005. M. Rawiri succède ainsi à Mme Sharon Hay Webster (Jamaique) qui reste toutefois membre du Bureau.

 

M. Rawiri, qui a occupé de hautes fonctions ministérielles au Gabon, est président du Sénat depuis mars 1997.

 

http://www.europarl.eu.int/intcoop/acp/10_01/default_fr.htm

 

 

http://www.senatgabon.org/test.htm

 

Gabon.   Abessolo, Baptiste 1932 Jean Békalé, 1968 Joël Éric Biffot, Laurent 1919 Bivegue Bi Azi, 1962 Daniel Bongo, 1935 Hadj El Omar Hubert, Jacques 1938 Kama, Joséphine 1944 Kombila, Pierre 1954 Jean Leyimangoye, Jean Paul 1939 Manboungou, Joseph 1953 Bill Métégué N'nah, Nicolas 1944 Meye, 70 François 1920 Moubouyi, Richard 1944 Moussirou-Mouyouma, Auguste 1958 Mve Ondo, 1951 Bonaventure Ndong-Mbeng, 1971 Freddy Hubert Ndong Ndoutoume Tsira 1928 Ndouna Dépenaud, 1937 Pascal 76 Nguema, 1956 Janvier Nkoghe-Mve, 1934 Moïse Nyonda, 1918 95 de [D] Paul Vincent Nze Nguema, 1949 Fidèle Okoumba-Nkoghe 1954 Ondo Ndong, François 1972 † Jean Otogo-Ngome, 1952 Camille Owondo, [D] 1948 Laurent Pounah, Paul 1914 [P] Vincent Raponda-Walker, André 1968 1871 Ratanga-Atoz, François 1943 Ange Rawiri, 1932 [P] Georges Rawiri, 1954 Georges [P] Revignet-Ngote, Georges 1963 Gauthier Ropiviat, Marc 1951 Walker Deemin, 1930 Henri Wisi-Magang-Ma-Mbuju, 1943 Pierre Edgar [P] Zotoumbat, 1944 Roger

http://www.quid.fr/2006/17_63.htm

 

 

CONSOLIDER L'AMITIE TRADITIONNELLE ET APPROFONDIR LA COOPERATION GLOBALE ENTRE LA CHINE ET L'AFRIQUE

http://big5.fmprc.gov.cn/gate/big5/dz.china-embassy.org/fra/zt/sinoafrique/t61854.htm

 

La Lettre du Continent

...

George Rawiri, Grand Maître de la Grande Loge nationale du Gabon, Sassou II a lancé un appel à tous ses "frères" de l'opposition, de la GNLF et du G. (. ...
www.africaintelligence.fr/LC-/ archives/default_archives.asp?num=364&year= - 107k –

 

http://www.africaintelligence.fr/LC-/archives/default_archives.asp?num=364&year=

 

Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 37e Législature,
Volume 140, Numéro 12

Le mardi 29 octobre 2002
L'honorable Dan Hays, Président

LE DÉCÈS DE L'HONORABLE HARTLAND DE MONTARVILLE MOLSON, O.C., O.Q., O.B.E.

HOMMAGES

L'honorable Michael A. Meighen: Honorables sénateurs, le Canada a récemment perdu un de ses plus dévoués et distingués citoyens, et nous avons perdu un ancien collègue qui fut un des plus admirés de tous.

 

http://www.parl.gc.ca/37/2/parlbus/chambus/senate/deb-f/012db_2002-10-29-F.htm?Language=F&Parl=37&Ses=2

 

 

Au moins, l’Afrique est blindée !

Le 09/03/2005 à 19 h 30 par Patrick Girard

 

Entre mythes et réalité, les marabouts sont sujets à toutes les polémiques ainsi qu’à toutes les caricatures. Entre le charlatan patenté et la vraie tradition africaine, il convient d’établir un distingo.


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« Professeur X… GRAND VOYANT MÉDIUM 22 ANS d’expérience. Résout vos problèmes : Amour, Mariage, Chance, Examens, Commerce, Problème de famille, Protection contre tous les dangers, Impuissance sexuelle, Maladies inconnues, Retour rapide de la personne aimée, Travail SÉRIEUX, EFFICACE, GARANTI 100 %. PAIEMENT APRÈS RÉSULTATS. RÉSULTATS EN 3 JOURS. DISCRÉTION ASSURÉE. Reçoit tous les jours de 8 à 21 heures. » À la sortie du métro République, un homme de forte corpulence distribue des papillons imprimés sur du mauvais papier. Depuis quelques années, marabouts et féticheurs pullulent à Paris, et leur clientèle est loin d’être exclusivement composée d’immigrés. C’est là aussi un autre aspect « tendance » de l’Afrique, désormais reconnu et accepté : sa familiarité avec le monde de l’irationnel et de la magie érigée au rang de moteur des événements, petits ou grands.

Ce ne fut pas toujours le cas. Il fut un temps où le sujet était tabou. Mes études d’histoire se firent dans l’atmosphère plutôt troublée de l’après 1968. Il était alors de bon ton d’être marxiste-léniniste, soit sous la forme paranoïaque – le trotskisme –, soit sous la forme schizophrénique –, le maoïsme. Ayant adhéré aux Jeunesses socialistes – celles de la bientôt défunte SFIO – en mars 1968, j’appartenais pour ma part à la « gauche respectueuse » et ignorais tout de la langue de bois maniée si dextrement par mes contemporains et condisciples. Mal m’en prit. Dans le cadre d’une « unité de valeur » sur l’Afrique contemporaine, j’eus à entendre l’exposé d’un autre étudiant sur le mouvement révolutionnaire lumumbiste. Emporté par ses convictions, le thuriféraire du MNC (1) affirma que le communisme originel avait bien failli être instauré en 1960 au Congo. Preuve en était l’abolition de la monnaie dans la région de Stanleyville (actuelle Kisangani), à l’initiative des autorités locales.

Lors de la séance de questions suivant cette intervention, je crus utile de contester cette affirmation. Les parents d’une amie très proche étaient des « Grecs » du Zaïre, c’est-à-dire des Juifs de Rhodes venus s’installer en Afrique centrale vers 1930 (2), et je me souvenais qu’ils m’avaient donné une autre version de cette légende. Ils m’avaient raconté qu’en 1960, à Stanleyville, le leader lumumbiste local, Alphonse Kingis, membre par ailleurs de la secte kitawaliste, avait affirmé à ses concitoyens que les Belges étaient de redoutables sorciers. N’avaient-ils pas en effet dissimulé l’arme atomique dans les billets de vingt francs congolais, les plus usités ? N’écoutant que son « courage », il s’était mué en abri antinucléaire et avait recueilli, à ses risques et périls, les coupures contaminées pour les rendre inoffensives grâce à sa propre magie. Avant de disparaître et de réapparaître, quatre ans plus tard, à la tête des « Simbas ». Ces guérilleros, obéissant au très marxiste Pierre Mulele, prétendaient que l’eau dont ils s’enduisaient avant les combats les rendaient invulnérables aux balles qui ricochaient sur eux alors qu’ils poussaient leur cri de guerre « Mai maï » (L’eau, l’eau).

Mon intervention à propos des agissements de Kingis et des circonstance de l’abolition de la monnaie provoqua un beau scandale. Réactionnaire et impérialiste impénitent, je véhiculais les clichés les plus navrants mis au point par les missionnaires et qui furent jadis utilisés par les Britanniques pour discréditer le mouvement Mau Mau au Kenya. Tout cela dans le but hautement condamnable d’étouffer la vérité, à savoir l’inéluctable progression du mouvement révolutionnaire, ouvrier et paysan en Afrique, dont la future indépendance des colonies portugaises serait la meilleure preuve (3). Le maître-assistant chargé du TP eut quelque mal à rétablir le calme et, m’ayant pris à part, m’assura qu’il m’accorderait en fin de semestre l’UV, pour autant que je renonce à  assister, en la troublant, à la séance hebdomadaire. L’arrangement fut de mon goût. J’habitais alors en pleine forêt de Rambouillet et, le TP ayant lieu de 8 à 10 heures du matin, j’étais obligé de me lever aux aurores afin d’attraper le premier train pour Paris.

Cet incident et les débats enflammés qu'il suscita ne se produiraient pas en 2004. Il est  devenu un lieu commun de considérer qu'au sud du Sahara le surnaturel est inséparable du politique. Même si les intéressés s’en défendent parfois, présidents, ministres et guérilleros ont recours aux sorciers, et les voies du pouvoir empruntent des chemins que notre sèche logique a du mal à déchiffrer et défricher. Les manuels de chancellerie ne comportent pas un chapitre consacré au paranormal, et bon nombre de diplomates hésitent à attribuer les événements dont ils sont les témoins à l'action conjuguée des hommes et des esprits. À tort, car c'est une clé indispensable pour comprendre l'évolution du continent et certains choix faits par ses dirigeants.

*

L’Afrique a recours depuis longtemps aux « maîtres de l’ombre », et gare à qui enfreint cette règle sacrée ! Il peut se retrouver en fâcheuse, très fâcheuse posture ! Un homme aussi assuré de la pérennité de son pouvoir que le paisible Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, a failli l’apprendre à ses dépens en 1998. Comme chaque année, ses concitoyens, en majorité écrasante des ruraux, attendaient avec impatience l’arrivée des pluies. Celles-ci tardant, le gouvernement, dont de nombreux membres avaient jadis été d’ardents marxistes-léninistes, jugea utile de faire appel à une compagnie aérienne privée marocaine dont les pilotes se faisaient fort de déclencher, grâce aux produits chimiques déversés par leurs coucous, les averses génératrices de bonnes récoltes. On enregistra effectivement des précipitations substancielles, mais aussi une pluie de récriminations. Le très officiel Syndicat des féticheurs burkinabé protesta vigoureusement contre ce recours à des « jaunes », qui privaient ses adhérents de leur gagne-pain et de leur fonction première : la maîtrise des éléments naturels. Les pilotes marocains furent priés, pour les hivernages suivants, d’aller exercer ailleurs leurs dangereux talents, cependant que le chef de l’État continuait à diriger le pays depuis sa villa, en attendant la fin des travaux de construction de son futur palais. Certes, la capitale du « pays des hommes integers » possédait un mini-palais de l’Élysée. Jadis occupé par Maurice Yaméogo, ce bâtiment était inoccupé depuis le renversement de celui-ci en janvier 1966. Son « tombeur », Sangoulé Lamizana (4), et ses successeurs, jusqu’au très marxiste Thomas Sankara, n’avaient jamais voulu s’y installer par crainte des fétiches dont l’ex-président avait truffé son palais. Et ce sur le conseil de son protecteur, Félix Houphouët-Boigny, très expert en matière de sorcellerie depuis les débuts de sa fulgurante carrière politique. En 1955, il avait ainsi confié à Pierre Messmer, futur Premier ministre de Georges Pompidou et alors gouverneur de la Côte d’Ivoire : « En Afrique, le christianisme et l’islam sont des vernis qui s’écaillent au moindre choc. Notre fonds fétichiste réapparaît aussitôt. » L’argument ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, puisque le représentant de la puissance coloniale, préoccupé par le bon déroulement de sa carrière,  subventionna généreusement un marabout mauritanien chargé d'expliquer au dirigeant noir qu’aucun mal ne lui arriverait tant que lui, Messmer, demeurerait à Abidjan...

Dans la foulée des indépendances, l'institution des régimes de parti unique ne contribua pas peu à favoriser le développement du fétichisme comme outil de légitimation du pouvoir et d'octroi de différentes prébendes. En l’absence de réelle démocratie pluraliste, pour cause, entre autres, d’ « irrédentisme culturel », l’accès aux responsabilités ministérielles continue à dépendre non pas des qualités personnelles des individus, de leurs compétences ou de leurs convictions, mais d’un arbitraire absolu, fondé souvent sur l’appartenance de l’intéressé à l’ethnie du « Père de la nation ». Plusieurs personnes pouvant se prévaloir à titre égal de cette qualité, le choix de l’une au détriment de l’autre, sans sanction émanant du peuple, paraît tout naturellement être la conséquence du jeu complexe des forces surnaturelles invoquées par l’impétrant et de la puissance des marabouts et des sorciers auxquels il fait appel.

Les « dinosaurs » africains se servirent habilement de ce système pour asseoir leur pouvoir, favoriser leurs protégés et éliminer leurs rivaux. Durant son long règne, le Bélier de Yamoussoukro utilisa ainsi le fétichisme comme régulateur d'une vie politique ivoirienne ponctuée par la découverte de différents complots surnaturels ourdis contre lui. C'était le meilleur moyen qu'il avait trouvé pour épurer régulièrement son entourage et faire sentir à ses proches et à ses concitoyens sa toute-puissance. C'est ainsi qu'éclata, au début des années 1960, l'affaire du « chat noir ». Avec une quinzaine de féticheurs dahoméens, voltaïques, sénégalais et maliens, plusieurs dignitaires du régime, dont le ministre de l'Intérieur, Jean-Baptiste Mockey, par ailleurs secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), furent arrêtés pour avoir tenté de renverser, à l’aide de fétiches et de grigris, le chef de l’État. Ils furent accusés, entre autres, d’avoir fait enterrer dans un jardin des cadavres de chats sur lesquels avait été fixée une photographie d’Houphouët-Boigny. Le coupable fut démis de ses fonctions.

En fait, Mockey, pourtant houphouëtiste convaincu, payait pour avoir été l’un des rares au courant de la mésaventure survenue au président : la fuite à Rome de son épouse, la belle Thérèse, avec un gigolo. Furieux, son mari avait fait appel aux services d’un célèbre marabout malien, Kamaroko Diarrassouka, qui rendit son verdict : « Elle reviendra en août. Si elle n’est pas revenue à cette date, il faudra renoncer à la retrouver vivante. » Thérèse revint. Loin d’être couvert de cadeaux, le marabout mourut mystérieusement dans l’avion qui le ramenait à Bamako, victime sans doute d’un empoisonnement. Ses pouvoirs étaient trop puissants pour qu’ils soient utilisés par un autre que son illustre client. Celui-ci, avec sa franchise habituelle, le reconnut lors d’une conférence de presse tenue le 13 avril 1964 : « Si un marabout m’avait prédit un destin hors série, d’être président de la République française, de l’ONU ou de l’Afrique, moi, Houphouët-Boigny, qui connais les fétiches, je ne lui aurais pas donné l’occasion de faire de telles propositions à un autre. »

Pour avoir été mêlé de trop près à cette affaire, Jean-Baptiste Mockey connut avec d'autres la prison. L’un des embastillés, battu par quatre matons particulièrement zélés, se tira plutôt bien de cette mauvaise passe. Il annonça benoîtement à ses bourreaux : « Tous ceux qui me tapent meurent de mort violente dans les semaines qui suivent. » Or, moins de huit jours après la bastonnade, chacun des gardiens trouva la mort dans des circonstances tragiques. Le prisonnier fut alors relâché (5). Pour faire bonne mesure et pour que la véritable raison de cette clémence ne soit pas connue, on rendit la liberté à quelques-uns de ses « complices », en l’occurrence tous ceux qui étaient mariés à des Européennes, un choix matrimonial dont ils n’eurent alors qu’à se féliciter. Jean-Baptiste Mockey, lui, fut moins heureux. Il ne fut amnistié qu’en 1970 et, six ans plus tard, il redevint ministre...

Si l’on veut rester au pouvoir, mieux vaut être de mèche avec les esprits et leurs serviteurs. C’est à eux que le président Gnassingbé Eyadéma, qui dirige le Togo depuis 1967, attribue le fait d’avoir miraculeusement survécu au crash de son avion, le 24 janvier 1974, à Sarakawa, dans le nord du pays. Il aurait dû périr, il s'en sortit sans trop de mal, preuve qu'il était protégé par des forces surnaturelles auxquelles, depuis, ses partisans rendent un culte fervent dans le mausolée érigé sur le lieu de l’accident. Les catholiques togolais ne sont pas les derniers à le faire, jouant de la similitude sonore entre une phrase du Pater Noster, « sed libera nos a malo » (« Mais délivre-nous du mal ») et l’adage populaire en langue ewé : « Se li bena n’wo zan ma lo » (« Il est permis de faire de la magie noire »). Ce sentiment d’être en quelque sorte investi par les esprits, explique la mauvaise volonté évidente mise par le président togolais à renoncer à une énième reconduction de son mandat. Les fétiches ont des raisons qui ne sont pas solubles dans le suffrage universel et la tenue d'élections libres.

Tout comme Houphouët-Boigny, Mobutu Sese Seko était connu pour  avoir constamment recours aux services de féticheurs ouest-africains grassement payés. Ces marabouts, qui avaient pour mission de « blinder » (protéger) le « maréchal président », lui étaient fournis par l’un de ses proches conseillers, l’architecte sénégalais Pierre Atepia Coulibaly, constructeur du pharaonique complexe présidentiel de Gbadolite, le village natal du « Léopard ». Le plus célèbre de ces féticheurs était Kébé, un Sénégalais consulté scrupuleusement à la veille de chaque remaniement ministériel et qui recevait de copieuses gratifications des aspirants à un portefeuille.

Son ascendant sur Mobutu Sese Seko était tel qu’il le convainquit que des pièces de son mobilier, certaines signées d’ébénistes réputés, étaient chargées de mauvais fluides. Il lui offrit donc de l’en débarrasser. Doit-on préciser que lesdits meubles ornèrent par la suite la résidence dakaroise de Kébé ? Les esprits, c’est bien connu, ne supportent pas le climat sénégalais et refusent de s’expatrier…

Kébé ne figurait pas – l’homme était très prudent – au nombre des féticheurs qui furent dépêchés d’urgence en 1978 au Shaba, ex Katanga, province du sud menacée par une invasion des fameux « gendarmes katangais ». Les rebelles s’emparèrent de Kolwezi et y massacrèrent les partisans du régime, ainsi qu’un certain nombre d’expatriés. Pendant que les Français et les Belges envoyaient sur place une force expéditionnaire qui se substitua aux Forces armées zaïroises en pleine déconfiture, Mobutu Sese Seko se préoccupait essentiellement d’une seule chose : faire acheminer par avion spécial une dizaine de marabouts ouest-africains chargés d’immoler des moutons sur la frontière avec l’Angola d’où venaient probablement ses opposants armés. Au prix de mille difficultés, les « envoyés de la présidence » s’acquittèrent de leur mission, infiniment plus importante et décisive aux yeux du Léopard que le déploiement des troupes étrangères.

Certains marabouts de Mobutu Sese Seko s’étaient vu confier une tache particulière. Ils confectionnaient à son usage un filtre spécial, celui de Damballah, le dieu-serpent, un liquide gluant, jaunâtre et fétide, que le maréchal-président ingurgitait plusieurs fois par jour entre deux coupes de Laurent Perrier rosé. À l'aide de dawa, de fétiches et de grigris, d’autres le « conseillaient » quotidiennement, lui recommandant par exemple de respecter le chiffre 4, censé lui porter bonheur. Ce n'est donc pas un effet du simple hasard si Mobutu Sese Seko se décida à instaurer le multipartisme le 24 avril 1990 plutôt que le 23 ou le 20 avril. Cette date correspondait à un jour de la quatrième semaine du quatrième mois de l'année, et était donc de bon augure. Tout comme l'était la stratégie amoureuse du président à vie. Il avait épousé en secondes noces Mama Mobi, laquelle avait une sœur jumelle, Mama Kossia Labdawa, belle-sœur et maîtresse en titre du chef de l'État. Or, en Afrique, notamment dans les cultes d'inspiration vaudou, les jumeaux et les jumelles, supposés représenter le Soleil et la Lune, cocréateurs de l'Univers, sont réputés posséder des facultés hors du commun.

Les potentats pro-occidentaux n'étaient pas les seuls à croire aux fétiches. Leurs émules « socialistes » faisaient de même, imitant en cela les militants révolutionnaires des luttes d'indépendance (6), véritables coqueluches de la gauche tiers-mondiste. Celle-ci, du moins ce qu'il en reste, continue à vouer un culte à Félix Moumié, l'un des dirigeants de l'UPC, un mouvement camerounais marxiste pur et dur, particulièrement influent en pays bassa. Dans ses Mémoires, Guy Georgy rapporte que, commandant de cercle dans une région où Félix Moumié exerçait la fonction de « médecin indigene », il entreprit de saper l'autorité de ce dernier de la manière suivante : « À dix heures du matin, je passais avec deux gendarmes en vue de sa villa, je montrais une direction quelconque, je faisais planter au hasard deux piquets dont je mesurais l'écart à grandes enjambées. Le rideau de la fenêtre bougeait, les deux femmes étaient aux aguets. Je pouvais repartir confiant, le maître de maison aurait, à son retour, un beau récit : « Le chef de région est passé avec les gendarmes, il a planté des piquets, les voici, il a montré la montagne par là. Il va te faire arrêter la nuit prochaine ou au dernier quart de la lune, ne couche pas ici aujourd'hui. » Et Moumié découchait tous les soirs, prenant des attitudes grotesques, évitait de marcher sur la route, craignant les accidents, écoutant les rumeurs intentionnelles colportées par la voix des sorciers, des griots, des djouns, d'Atoukourma peut-être, ce vilain petit lutin poilu qui hantait les pâturages peuhls et dont l'œillade était mortelle. On a beau être marxiste-léniniste, et même scientifique, la peur métaphysique s'installe (7).

Le socialisme tropical ne pouvait rien contre la tradition. On eut l'occasion de le vérifier au Congo-Brazzaville, pays fort progressiste, où flottait le drapeau rouge frappé de l'étoile, du marteau et de la faucille, et où, lors des cérémonies officielles, l'orchestre cubain « Los Angeles » faisait retentir de vibrantes Internationales. Regroupés dans leur ambassade située en bordure du fleuve, les N'kolos (les oncles, surnom donné aux conseillers soviétiques) veillaient au respect scrupuleux des Saintes Écritures prolétariennes. Les textes de Marx, Engels et Lénine étaient soigneusement étudiés dans les écoles et abondamment cités par les dirigeants pour justifier les fluctuations étonnantes de la « ligne » ou les mesures économiques prises contre la mystérieuse « bourgeoisie congolaise » sortie d'on ne sait trop où. Pourtant, lors de chaque congrès du PCT (Parti congolais du Travail), tous les féticheurs locaux étaient requis pour « blinder » les membres du Bureau politique et du Comité central soucieux de leur réélection. Un jour, le Secrétaire national à l'Idéologie, dont la connaissance de la Vulgate marxiste était impressionnante, fut arrêté à l'entrée du palais des Congrès construit par les Nord-Coréens dans le plus pur style réaliste-socialiste. Il était porteur, sous son costume, de grigris et, surtout, d'une patte de gorille, talisman très recherché. Le malheureux fut aussitôt exclu du PCT pour « déviationnisme petit-bourgeois », à la grande satisfaction de son successeur, dont le marabout était connu de tous et fêta copieusement son triomphe au bar de l'hôtel Cosmos.

*

La fin du monopartisme et des « dictatures » classiques n'a pas signifié le recul du fétichisme, tout au contraire. Alternances politiques, conflits tribaux, guerres civiles et émergence de nouveaux discours politiques dans une base demeurée attachée aux traditions créent un terrain favorable au maintien, voire à l’exacerbation des pratiques magiques. C’est la thèse soutenue par plusieurs politologues de renom dans le numéro d’octobre 2000 de Politique Africaine consacré aux « pouvoirs sorciers ». Pour eux, « contrairement aux hypothèses développementalistes des années 1960-70, la sorcellerie n’a pas disparu sous la pression de la modernisation économique et politique. Elle s’affirme aujourd’hui comme une catégorie incontournable de la vie publique et privée en Afrique. Sous le couvert des rituels spectaculaires qui surgissent à la faveur des crises et des guerres, les discours et les pratiques de la sorcellerie quotidienne semblent prospérer ».

Le meilleur exemple en fut donné par la transition démocratique au Bénin, premier État « socialiste tropical » à connaître, en mars 1991, une alternance en apparence paisible et harmonieuse. Le «  Grand Camarade de Lutte » Mathieu Kérékou, dirigeant marxiste-léniniste qualifié par ses opposants de « laxiste-béniniste », avait, à l’issue d’une Conférence nationale mouvementée, accepté la tenue d’élections libres. Celles-ci se soldèrent, en mars 1991, par la victoire au second tour, avec 63 % des voix, du très libéral Nicéphore Soglo. Cet ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale faillit ne pas occuper ses fonctions. À peine élu et avant même d’avoir prêté serment, il fut atteint d’un mal aussi soudain que mystérieux. Bonne fille, l’ambassade de France parla pudiquement de la conjugaison d’une « fièvre typhoïde et d’une sciatique » qui nécessita le transfert en urgence du malade au Val-de-Grâce où les médecins militaires se déclarèrent impuissants à diagnostiquer l’affection dont souffrait leur illustre patient. Par contre, pour ses concitoyens, partisans comme adversaires, il ne faisait aucun doute que le nouvel élu avait été purement et simplement « waké » (ensorcelé) par le marabout malien de Mathieu Kérékou, Mohamed Ahmadou Cissé. La sorcellerie ne tombant pas sous le coup de la loi béninoise (8), ce Raspoutine tropical fut inculpé au motif qu’il avait extorqué, du temps où il était ministre d’État, 70 millions de francs à la Banque commerciale du Bénin. Il fut condamné, en septembre 1992, à dix ans de prison, et fut libéré en 2001, date à laquelle son ancien protecteur, après une paisible traversée du désert, redevenait chef de l’État après avoir écrasé son principal rival, Bruno Amoussou, un candidat de pacotille qui avait été directeur, entre 1974 et 1984, de la Banque commerciale du Bénin…

La manière plutôt habile dont Mathieu Kérékou avait su neutraliser Soglo impressionna ses pairs, alors confrontés à la vague de démocratisation consécutive à la chute du Mur de Berlin. S’étant résigné à instaurer le multipartisme, Mobutu Sese Seko le transforma, grâce au fétichisme, en « multimobutisme ». Il créa ainsi une foule de formations politiques, « les Mamas commerçantes » ou «  l’Association des paralytiques du Beach Ngobila » qui siégèrent au titre de la fort commode « société civile » lors de la Conférence nationale zaïroise. Leurs fondateurs reçurent des cantines bourrées de billets, des 4x4 et des talkies-walkies. En échange de quoi ces opposants d’opérette propagèrent, dans les quartiers populaires de Limete ou de Matonge, des récits soigneusement formulés sur les pouvoirs surnaturels du chef de l’État et organisèrent quelques « séances spéciales » d’invocation des esprits pour leurs adeptes. Les pratiques fétichistes prirent alors une telle ampleur que le clergé catholique crut nécessaire de pousser un cri d’alarme. Les abbés kinois publièrent en février 1992 un long texte, « Bâtir la nation, une tâche pour tous les chrétiens », dans lequel ils affirmaient : « Combien il est triste de devoir constater que les options politiques prises par notre société ont été pour une société sans Dieu. D’où suppression des cours de religion, mauvaise conception de la laïcité, inversion des valeurs, retour aux pratiques fétichistes, paganisme et culte de la personnalité. Tout cela nous a enfoncés dans un sous-développement matériel et mental tel que le pays est devenu un Zaïre véritablement sinister. »

Ce n’était point auprès des responsables de l’« opposition radicale » – celle qui n’avait pas encore été achetée – que les abbés pouvaient espérer trouver un appui. Ses dirigeants tenaient conférence de presse sur conférence de presse dans les luxueux salons de l’hôtel Intercontinental, seul cadre propice à accueillir leurs interminables vaticinations. Sérieux comme des papes et costume-cravatés pour bien montrer leur redus de l’abacost (9), la tenue des officiels, ils se livraient, pour les journalistes étrangers en poste ou de passage à Kinshasa, à de subtiles et savantes exégèses du discours de La Baule, par lequel François Mitterrand avait paru instituer une « prime au multipartisme » et menacer de sanctions économiques très théoriques les derniers adeptes du monopartisme.

Ces bavards impénitents disséquaient la pensée mitterrandienne beaucoup mieux que n’auraient pu le faire certains conseillers de « Tonton » et brandissaient comme de nouvelles Tables de la Loi la Déclaration universelle des droits de l’Homme, ainsi que La Paille et le Grain dont quelques exemplaires fatigués avaient vite trouvé preneurs. Mieux valait toutefois s’abstenir d’écouter ces mêmes leaders lors des meetings qu’ils tenaient dans les ngandas, les bars populaires. Là, à l’abri du regard des journalistes bazungu (blancs), ils proclamaient en lingala : « Nos fétiches sont plus forts que ceux de Mobutu. Les sorciers de l’Équateur (la province du chef de l’État) ne peuvent rien contre les Bacongo. » Je m’étais lié d’amitié avec un responsable de l’UPDS (Union populaire démocratique et sociale) d’Étienne Tshisekedi, devenu le leader charismatique de l’opposition radicale après avoir été le théoricien du parti unique. Je l’avoue, je commis l’indélicatesse d’aller l’écouter un soir sans me faire remarquer et de me faire traduire ses propos. Le lendemain matin, un tantinet agacé par son long soliloque sur le discours de La Baule, je m’enhardis à lui demander ce qu’en pensaient ses alliés, les sorciers bacongo. Mon informateur me foudroya du regard : j’avais agi de manière déloyale et me mêlais d’affaires qui n’étaient pas « manières de Blancs ». Il m’en tint rigueur quelques jours puis redevint fort loquace, s’abstenant toutefois désormais de me parler en « langue de bois ». Il savait que je savais et se félicitait de ma discrétion quant à l’omniprésence, dans la vie politique zaïroise, du surnaturel.

Ce dernier était aussi à l’œuvre de l’autre côté du fleuve. L’instabilité politique complète dans laquelle le Congo-Brazzaville tomba après l’abolition, en décembre 1990, du monopartisme ne peut se comprendre si l’on néglige le rôle déterminant joué par le fétichisme et les rites magiques dans les luttes de pouvoir entre différentes factions. Réapparu sur le devant de la scène, le pittoresque Bernard Kolelas, opposant historique à Denis Sassou Nguesso, était un matsouaniste, religion créée en l’honneur d’André Grenard-Matsoua. Ce modeste catéchiste, ancien tirailleur, avait été dans les années 1920 le fondateur d’une Amicale des originaires de l’Afrique équatoriale française dont les revendications, pourtant modérées, lui valurent l’hostilité de l’administration. Arrêté en 1939, il mourut en prison à Mayama, en 1942. Son corps n’ayant jamais été rendu aux siens, les Lari, l’ethnie principale du Pool (région de Brazzaville), ses partisans considérèrent qu’il n’était pas mort et attendirent son retour. Pendant longtemps, à chaque consultation électorale, ils déposaient dans l’urne un bulletin sur lequel était inscrit le nom de Matsoua, pratique connue sous le nom de « voter pour les os ».

D’ethnie lari, Bernard Kolelas s’appuya sur les siens et sur les Matsouanistes pour recruter ses milices, les Ninjas, qui lui permirent de devenir un temps, en 1996, Premier ministre. Les Ninjas étaient censés bénéficier de la protection de Tâ (le père) Matsoua et de son épigone Tâ Youlou, c'est-à-dire l’esprit du non moins pittoresque abbé Fulbert Youlou, premier président du Congo indépendant et connu pour ses soutanes confectionnées par les grands couturiers parisiens. L’arrière-plan magique dans lequel gravitait Bernard Kolelas expliquait qu’après la destruction d’une statue de Matsoua, le 30 juillet 1995, par un nommé Jacob, le porte-parole du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) fulmina : « L’acte de Jacob est très monumental en face d’un monument qui porte en lui les secrets du pouvoir… Le pouvoir du Pool est un mystère incarné par deux personnalités principales devenues des légendes capables de tout en faveur du Pool. Il s’agit de Tâ Matsoua et de Tâ Youlou. Si vous voulez prendre le pouvoir, il faut, au préalable, qu’ils vous l’accordent à partir de vos prières à eux adressées. Tant que vous ne vous agenouillez pas devant le monument de Matsoua d’abord, et ensuite au bord de la tombe de Youlou, avec des dames-jeannes de vin rouge, ne croyez pas que vous aurez le pouvoir. » On devinera aisément la perplexité du journaliste sommé par son directeur de la rédaction de lui envoyer un papier sur les dernières déclarations des responsables du MCDDI !

Il faut croire que Bernard Kolelas n’a pas assez prié ou bu assez de dames-jeannes car l’ancien dictateur Denis Sassou Nguesso est revenu au pouvoir à la faveur d’une cruelle guerre civile. Ses Cobras, bardés de grigris, ont écrasé les Ninjas de Kolelas et les Zoulous de Pascal Lissouba. Pour beaucoup, le retour à la tête de l’État de l’ancien dirigeant marxiste est dû à ses pouvoirs magiques. Ses adversaires, eux, l’accusent de se nourrir du sang d’enfants sacrifiés ou des testicules de ses opposants, consommés pour s’en approprier la force vitale.

Dans la Brazzaville repacifiée de 2004, les partisans de Kolelas se terrent mais les sectes miraculeuses foisonnent, comme la secte Miller international pour la paix. Le 1er octobre 2004, quatre cents de ses membres se retrouvèrent à l’aéroport international Maya Maya de Brazzaville qui avait été durant la guerre civile le théâtre de violents combats entre factions rivales. L’invasion, cette fois, était pacifique. Les intéressés, qui avaient déboursé entre 200 000 et 700 000 F CFA (entre 305 et 1 067 euros) espéraient s’embarquer, sans visa ni billet, à bord d’un avion en partance pour le Canda où ils avaient rendez-vous avec Dieu ! Le chef de la secte, David Kibale, lui, avait déjà rejoint d’autres cieux avec un pactole de 114 000 euros. L’affaire fit assez scandale pour que le ministre de la Sécurité, Pierre Oba, se décide à réviser drastiquement la réglementation sur les sectes et les églises. Au grand soulagement des marabouts et féticheurs maliens revenus à Brazzaville et qui pestaient contre la « concurrence sauvage » que leur faisaient certains « pasteurs ».

Dans nombre de conflits africains, la sorcellerie est omniprésente. Il suffit de songer au Liberia et aux combats entre les partisans de l’Afro-Américain Charles Taylor et les soldats de feu le président Samuel Doe, supplicié par Prince Johnson selon un rituel magique très élaboré (10). De part et d’autre, les « soldats » avaient recours à des féticheurs et des marabouts qui leur vendaient grigris et amulettes, et leur faisaient potions et filtres magiques. Ces pratiques fétichistes redoublèrent au cours de la décennie 90 avec l’entrée, dans le conflit, des Libériens de l’intérieur, considérés par ceux d’origine afro-américaine comme des « sauvages » car croyant dans les « hommes panthères » et pratiquant le culte initiatique du Poro, jadis interdit par les autorités.

Un même schéma se retrouvait en Sierra Leone, terre d’élection des féticheurs oues-africains accourus pour se mettre au service des West Side Boys, des machetteurs du Front unifié révolutionnaire (RUF), ou des karamajors (guerriers traditionnels) dirigés par le « vice-ministre de la Défense » Sam Hinja Norman. Autant de faits réels magistralement utilisés par Ahmadou Kourouma dans son roman Allah n’est pas obligé, et remarquablement décrits par S. Ellis dans un livre fondamental, The Mask of Anarchy : the destruction of Liberia and the Religious dimension of an African Civil War (Hurst and Co, New York University Press, 1999).

Ces mêmes pratiques magiques sont à l’œuvre en République démocratique du Congo, plus particulièrement en Ituri, au nord du Kivu, où, à la faveur de la guerre civile, le cannibalisme rituel a refait son apparition sur une assez large échelle. On en est ainsi revenu aux pires errements des années 1960, ceux rapportés par Patrick Nothomb à propos de Stanleyville en 1964, après la prise de contrôle de la ville par les Simbas : « Si les rebelles massacrèrent de nombreux Congolais à Stanleyville, il faut dire à la décharge d’Olenga que la principale tuerie de Stan s’y est déroulée en son absence et ne fut pas de son fait. Cette tuerie s’étalera sur six jours, du 14 au 19 août (1964) et sera d’une brutalité infernale ; elle ressuscitera l’anthropophagie à Stanleyville. Environ cent cinquante politiciens et fonctionnaires modérés seront fusillés devant le monument Lumumba, ou tués à coups de machette. Une foule hurlante assistera au massacre et s’en pourléchera les yeux. Des femmes quittèrent le lieu d’exécution emportant avec elles des morceaux de bras et de jambes dans des sacs en plastique. Les deux plus importantes victimes seront le bourgmestre Matabo et le député national Bondekwa, lumumbiste modéré, qui mourront avec un courage digne de l’antique. Les Congolais meurent admirablement devant un peloton d’exécution. Le foie de M. Matabo sera mangé par des témoins, alors que M. Matabo vivait encore. » (11)

*

La plus grande des erreurs serait de négliger cette prégnance du fétichisme et d’en faire un simple détail folklorique. Il faut au contraire l’avoir constamment à l’esprit si l’on veut comprendre à la fois le rapport des Africains aux événements ponctuant leur vie politique et la manière dont ils envisagent les liens entre le Nord et le Sud, eux aussi soumis aux règles mystérieuses de l’invisible (12). En ce qui concerne le premier point, force est de constater que le rôle décisif attribué au surnaturel ne contribue pas peu à déresponsabiliser les dirigeants et à pousser leur entourage à les trahir ou à les abandonner sans motif idéologique apparent. On le vit bien au Sénégal après la victoire, à l’élection présidentielle du 19 mars 2000, d’Abdoulaye Wade, le leader du Parti démocratique sénégalais, ardent promoteur du sopi (le changement, en wolof). Les barons du Parti socialiste, dont le candidat Abdou Diouf avait été défait, exhalaient alors leur mauvaise humeur, et beaucoup d’entre eux avaient d’ores et déjà « retourné leurs boubous », ce qui amenait un vieux militant à confier à un journal dakarois son sentiment quant à ces trahisons : « Ils ont été maraboutés par nos adversaires. » Ce qui était une pure lapalissade du côté de Gorée est aussi un moyen d’éviter d’avoir à se poser des questions sur la justesse des politiques précédemment menées, et revient à réduire la légitimité du pouvoir à une simple faveur accordée d’en haut et révocable à tout moment, que l’intéressé ait ou non démérité.

Bien avant de parvenir au pouvoir, l’opposant ivoirien Laurent Gbagbo laissait ses partisans flirter dangereusement avec ce type de spéculations ambivalentes. Pour mieux souligner l’impopularité et l’illégitimité du président Henri Konan Bédié, qui avait succédé à Félix Houphouët Boigny en 1993, ils accréditèrent la thèse que le chef de l’État n’avait pas les faveurs des esprits. La preuve : lors de la Coupe d’Afrique des clubs de 1998, l’Asec abidjanaise avait été battue par les Orlando Pirates de Soweto, et cette défaite fut considérée comme une véritable catastrophe nationale, à peine moins grave que la liquidation, quelque temps plus tard, de la « Caistab ». La simple présence du president dans le stade avait irrité les esprits et entravé les efforts des féticheurs des Éléphants blancs. L’argument fut répété ad nauseam dans les colonnes de Notre Voix, jusqu’à ce que la censure impose le silence sur l’affaire. Il n’en demeure pas moins qu’en décembre 1999 certains des militaires qui portèrent au pouvoir le général Robert Gueï, avec alors l’approbation tacite de Laurent Gbagbo, ne manquaient pas d’évoquer ce précédent pour justifier leur action… Devenu depuis chef de l’État, le dirigeant du Front populaire ivoirien ne fait guère appel aux féticheurs, contrairement à ses partisans. Il a surtout recours aux bons services de son « conseiller spirituel », le pasteur Moïse Koïré, très proche des évangélistes américains, qui lui imposent jeûnes réguliers et séances de prières collectives à l’ouverture du Conseil des ministres.

Les fétiches ont des raisons qui ne sont pas solubles dans le suffrage universel ou la mise en oeuvre de la démocratie à l’occidental, ce nouveau « totalitarisme démocratique » qui, à en croire l’historienne Adame Ba Konare, a le grand tort de ne pas prendre en compte « les spécificités et les irrédentismes culturels » (13). Ce ne fut pas en effet la moindre des surprises des participants lors de l’édition 2 03 des Rendez-vous de l’Histoire, à Blois, que d’entendre l’épouse de l’ex-président malien (14) déclarer lors de la « leçon inaugurale » : «  Plus que jamais, le débat sur la démocratie en Afrique se décline à travers ces relations avec le monde occidental. Le destin de l’Afrique n’est plus entre ses mains. C’est l’Occident qui décide à sa place et qui, de plus en plus, agit à sa place. Les aides au développement sont conditionnées à l’adoption de la démocratie à l’occidentale, de ses intérêts économiques, elle ploie sous les diktats imposés par les institutions de Bretton Woods qui ne se traduisent pas toujours en termes de retombées salutaires pour les peuples. Des formes de totalitarisme en ont remplacé d’autres. Il faut faire endosser la camisole de force démocratique à l’Afrique, vaille que vaille, de gré ou de force. On exige, on impose, ça passe ou ça casse. Ailleurs, on bombarde. Dans la démarche des pédagogues de tout acabit, sont rarement pris en compte les spécificités et les irrédentismes culturels. » Le discours est très « politiquement correct » et a de quoi ravir tous les altermondialistes qui ont peine à imaginer ce que sont certains « irrédentismes culturels » dont Adame Ba Konare prend bien garde de ne pas souffler mot…

Les pays du Nord sont pourtant indirectement concernés par le fétichisme, dans la mesure où certains dirigeants africains ont recours au surnaturel pour tenter de les influencer. Passons sur le culte rendu, au Gabon et au Congo, au « fétiche N'gol », une statue peinte en noir et jaune représentant un personnage au grand nez, aux yeux plissés, coiffé d'un képi étoilé, qui souligne le culte rendu au général de Gaulle par ses admirateurs africains et dont Jacques Chirac aurait tout intérêt à faire exposer une copie au musée des Arts premiers. Mais, en 1981, les fétiches firent irruption dans la vie politique française, à l'insu des candidats. Effrayés par la perspective de l'arrivée de la gauche au pouvoir, plusieurs présidents africains organisèrent différentes cérémonies pour « blinder » leur ami Valéry Giscard d'Estaing et assurer sa réélection. Ce fut le cas d'Ahmed Sekou Touré en Guinée-Conakry, de Félix Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire et d'Albert-Omar Bongo au Gabon. On murmure même que l'un de ses proches, Georges Rawiri, aurait fait procéder à un sacrifice humain à Libreville pour conjurer le spectre d'un bouleversement total de la politique africaine de la France. Les craintes des kleptomanes africains étaient sans fondement puisque, on le sait, après l'intermède Jean-Pierre Cot, le pragmatisme le plus complet présida aux relations entre l'hexagone et les anciennes colonies, contribuant au naufrage du continent que ses habitants, lassés d'attendre des esprits une amélioration de leur sort, cherchent à fuir par tous les moyens.

Notes

1) Mouvement national congolais, le parti de Patrice Lumumba.

2) C’est à partir des années 1900 que des Juifs de Rhodes, d’origine espagnole, vinrent s’installer comme commerçants et employés au Congo. De nationalité italienne – le Dodécanèse dépendait alors de Rome –, ces Solal et Mangeclous tropicaux constituèrent de petites communautés à Stanleyville, Léopoldville, Elisabethville, ainsi qu’au Rwanda et au Burundi, et firent venir rabbins et chantres. Ils entretenaient des rapports plutôt conflictuels avec les « vrais » Grecs, leurs principaux rivaux en affaires, installés dans la région, ou avec leurs homologues portugais venus d’Angola.

3) Nous étions alors en 1972, soit deux ans avant la « révolution des œillets » qui entraîna la décolonisation de l’espace lusophone.

4) Dont on lira avec intérêt les Mémoires, en deux volumes, t.1, Sous les drapeaux, t.2, Sur la brèche trente années durant, Éditions du Jaguar, 2000.

5) Ce féticheur poursuivit tranquillement sa carrière, non sans se vanter de ses exploits et faire ainsi école auprès de ses collègues. En 1974, au Zaïre, Mobutu Sese Seko fit venir à grands frais du Sénégal, du Mali et de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) la crème des marabouts et des féticheurs, afin qu'ils « blindent » les « Léopards », l'équipe nationale de football qu'il caressait le rêve de voir aller en huitième ou en quart, voire en demi-finale de la Coupe du monde. Somptueusement logés à Kinshasa, les intéressés préparèrent filtres et grigris pour les joueurs zaïrois. Ces derniers furent éliminés dès la première rencontre et les « hommes de l'art », au lieu de recevoir de copieuses gratifications, séjournèrent quelque temps dans les geôles kinoises. Ce stage se révéla fructueux car ils retrouvèrent leurs facultés. À tel point que, terrorisés par leurs prisonniers qui menaçaient de s'en prendre à leurs familles, les gardiens menacèrent de faire grève si les détenus n'étaient pas rapidement libérés et renvoyés chez eux. Le souvenir de cette affaire n’empêcha pas le ministère des Sports zaïrois d’adopter, en 1980, une nouveau règlement du championnat national, dont l’article 12 stipulait : « Tout club qui sera surpris tant sur le terrain que dans les installations sportives en flagrant délit de pratique fétichiste perd le match par forfait. Quiconque constate un cas de pratique fétichiste sur le terrain, dans les installations (couloirs, toilettes, vestiaires, etc.) ou aux abords immédiats de celles-ci, est tenu d’informer instamment le commissaire du match. Ce dernier procédera à la vérification du fait et en fera cas dans son rapport. » Dans son article « La sorcellerie comme mode de causalité politique », Politique africaine, n° 79, octobre 2000, pp. 33-47, Michael G. Shatzberg cite opportunément (p. 39) un article d’Elima, en date du 7 septembre 1984, démontrant qu’à Kisangani ce règlement n’était guère appliqué : « Décidément, ce n’est pas pour bientôt qu’on verra notre football divorcer d’avec les pratiques fétichistes. À l’Afkis (Association de football de Kisangani), la pratique ouverte des gris-gris est maintenant au-delà du supportable… Un cas récent : armé de sang-froid, un dirigeant d’une équipe s’est mis à déverser plus d’un litre de sang contenu dans un récipient en plastique blanc sur le pavé du couloir central des vestiaires. Tout le monde qui allait prendre place à la tribune d’honneur du stade Lumumba devait passer dessus. Et c’est avec horreur qu’il fallait jeter le regard sur ces gros flocons de sang qui étaient éparpillés partout. »

6) Sur le rôle du fétichisme et de la sorcellerie dans les guerres d’indépendance, voir l’excellente étude de David Lan, Guns and Rain, Guerillerra & Spirit Medium in Zimbabwe, Londres, 1987.

7) Cf Guy Georgy, Le Petit soldat de l'Empire, Flammarion, 1992.

8) Seul le Cameroun réprime par une disposition de son code pénal la pratique de la sorcellerie. Signe des temps, depuis la fin des années 1970, les procès pour sorcellerie se sont multipliés. En 1998, un marabout malien fut condamné à trois ans de prison et 200 000 F CFA d’amende pour avoir persuadé un chef d’entreprise de Yaoundé qu’il pouvait, grâce à ses pouvoirs magiques, le faire nommer ministre lors d’un remaniement du gouvernement. L’avocat de l’accusé plaida que son client avait agi de bonne foi et procédé aux différents sacrifices requis, et qu’on ne pouvait lui tenir grief de son échec, imputable à l’action d’autres féticheurs.

9) Signifiant littéralement « à bas le costume », l’abacost était la tenue, d’inspiration chinoise, que Mobutu Sese Seko ordonna de porter aux fonctionnaires, aux officiels et aux particuliers, dans le cadre de la campagne pour « l’authenticité » déclenchée au début des années 1970. En 1990, si un Kinois portait cravate, cela signifiait qu’il appartenait à l’opposition.

10) L’exécution fut filmée et les « conseillers » de Prince Johnson vendirent la cassette à différents journaux. Je me souviens du débat qui eut lieu alors à Jeune Afrique. Fallait-il ou non publier ces images atroces ? Il fut décidé que oui, à condition toutefois qu’on ne voit aucune photo montrant des grigris, ceux-ci pouvant chercher à se venger…

11) Cf Patrick Nothomb, Dans Stanleyville, préface d’Alfred Cahen, Duculot, 1973.

12) On peut bien entendu être un maniaque des consultations électorales et souhaiter leur multiplication sur le continent. On a déjà vu que celle-ci favorisait la corruption. Elle peut être aussi criminogène. Chaque consultation électorale est précédée par l’enlèvement et le meurtre de jumeaux ou de bossus, détenteurs, paraît-il, de pouvoirs spéciaux, et qui sont sacrifiés lors de cérémonies destinées à « blinder » les candidats. C’est là un sujet que les observateurs internationaux de ces scrutins, envoyés par l’Union européenne et le Centre Carter, se gardent bien d’évoquer.

13) Cf Adame Ba Konaré, in L’Afrique, Les Rendez-vous de l’Histoire, 2003 ; Éditions Pleins Feux, 2004.

14) D’Adame Ba Konaré, élu président en 1992, a – il faut le dire – cédé fort démocratiquement le pouvoir à Ahmadou Toumani Touré, en 2002.

 

http://www.marianne-en-ligne.fr/dossier/e-docs/00/00/38/1F/document_article_dossier.phtml?cle_dossier=14370

 

 

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01-10-94

 

1 CONGO DEP

S

20 000,00

1

DUBELLOY

Philippe

01-01-91

31-12-95

0 INTERNATIONAL SOF

S

15 000,00

1

FABRE

Claude

01-07-89

30-06-95

0 INTERNATIONAL DGH

C

11 000,00

1

GRANCILLOT

Hervé

01-02-94

 

3 CONGO EP

S

25 000,00

1

HEIDE

Yngvar

01-01-91

 

1 INTERNATIONAL DGH

S

32 750,00

1

LENZ ET TAELHI

 

01-01-92

 

0 SUISSE CPIH

S

14 149,00

1

N. LANG

 

01-01-94

31-03-95

0 INTERNATIONAL DGH

S

35 000,00

1

NOËL

Thierry

01-01-91

 

1 CAMEROUN MÉDECIN

S

3 750,00

1

RIBUOT

Bernard

03-07-94

 

1 AFRIQUE MÉDECIN

C

55 000,00

1

RITCHIE

David

01-01-91

 

1 CORÉE ATO

S

13 918,28

1

RIZZI

Achille

26-10-94

31-08-96

0 FRANCE ATO IPMSC

S

36 000,00

1

SABY

Bertrand

01-06-92

 

1 MEXIQUE ATO

S

18 600,00

1

TARDY

Bernard

01-07-91

 

1 INTERNATIONAL RD

S

33 333,00

1

VUILLET

Jean-Claude

01-02-93

28-02-95

1 INTERNATIONAL DGH

S

59 711,00

1

ZHANG HAO

Hao

01-07-94

 

1 SHANGAI SANOFI

C

10 691,64

1

KOFFI-DJONDO

Gervais

01-01-94

 

1 HC

 

25 000,00

1

MOYNIHAN

Collin

01-10-92

 

1 DC

 

35 000,00

1

PERRIER

Laurence

01-0194

 

1 DC

 

20 000,00

1

PONTHOREAU

Gilbert

01-01-95

31-12-95

3 EAI

 

10 000,00

1

RAWIRI

Georges

01-01-91

 

1 HC

 

60 000,00

1

RIOU DE KERPRING

Bénédicte

01-01-94

 

1 DC

 

25 000,00

1

SASSOU NGUESSO

Édith

01-10-89

 

1 HC

 

15 000,00

1

SAUVAIGO CONS

 

01-01-91

30-06-97

0 HC

 

28 130,00

1

BOHN

Philippe

01-01-92

31-03-95

0 INTERNATIONAL G

 

47 094,50

1

 

 

http://congo-brazzaville.ifrance.com/liste_salaries-fictifs_elf.html

 

 

37e LÉGISLATURE, 2e SESSION

HANSARD RÉVISÉ • NUMÉRO 017

TABLE DES MATIÈRES

Le mardi 29 octobre 2002

 

http://192.197.82.11/37/2/parlbus/chambus/house/debates/017_2002-10-29/HAN017-F.htm

 

 

 

List of Gabon-related topics

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A

Jean-Baptiste Ngueme Abessolo - Jean-Jerome Adam - Adouma - Adyumba - Affaires africaines - Pierre-Louis Agondjo-Okawe - Pierre Akendengue - Alar Ayong - Martin Alihanga - Francis Allison - Joseph Ambouroue-Avaro - Eugene Amogho - Andre-Ferdinand Anguile - Andre Gustave Anguile - Laurent Antchouey - Sister Hyacinthe Antini - Apindji - Art of Gabon - Jean-Boniface Assele - Association Generale des Etudiants du Gabon - Jean-Hilaire Aubame - Pierre Avaro - Awandji - Jean-Remy Ayoune

B

Babuissi - Bakele - Bapounou (Pounou) - Batsangui (Tsangui ) - Benga - Jean-Remy Bessiuex - Laurent-Marie Biffot - Louis Bigmann - Bloc Democratique Gabonais - Ali Bongo - Martin Bongo - Omar Bongo - Pascaline Bongo - Jean-Jacques Boucavel - Edouard Bouet-Williamez - Augustin Boumah - Jules Bourdes-Ogouliguende - Pierre Savorgnan de Brazza - Brothers of Saint Gabriel - Albert Bushnell - Bwiti

C

Caisse Centrale de Cooperation Economique (CCCE ) - Catholicism in Gabon - Centre Internationale de Civilisations Bantu (CICIBA ) - Chamber of Commerce, Agriculture, Industry and Mines - Chiwa (Bichiwa ) - Cinema of Gabon - Comite Mixte Gabonais (CMG) - Comite Mpongwe - Constitution of Gabon - Coup of February 17-20, 1964 - Currency of Gabon -

D

Georges Aleka Damas - Gabriel d'Arboussier - Charles Francis Darlington - Pierre Debizet - Decolonization in Gabon - Maurice Delauney - Demographics of Gabon - King Denis (Antchouwe Kowe Rapontchombo ) - Ndouna Depenaud - Josiah Dorsey - Paul du Chaillu - Luc Durand-Reville

E

Felix Eboue - Ecole Montfort - Economy of Gabon - Education in Gabon - Jean-Marc Ekoh - Emane Tole - Enenga - Eshira - Eveia - Exploration of Gabon - Eyi Affair

F

Fang - Brother Dominique Fara - Felix-Anande Rapontchombo - Denis-Marie Adande - FIDES - Henry A. Ford - Foreign relations of Gabon - Forestry in Gabon - Franc zone - Franceville - Free Emigrants Scheme - Free French - Freedom Villages - French Equatorial Africa

G

Galoa (Galwa ) - Emile Gentil - King Glass (R'Ogouarowe ) - Gold in Gabon - Paul Indjenjet Gondjout - Groupe d'Etudes Communistes (GEC) -

H

History of Gabon - Holy Ghost Father (Spiritans)

I

J. Ikenga Ibea - Immaculate Conception Sisters (Blue Sisters ) - Indigenat - Iron in Gabon - Islam in Gabon - Aristide Issembe - Emile Issembe

J

Benjamin Van Renssalaer James - Jeunes Gabonais (Jeunesse Gabonais )

K

Kanigui (Akanigui , Bakanike ) - Theophile Klaine

L

Labor unions in Gabon - Languages of Gabon - Richard E. Lawlin - Pierre-Marie Le Berre - Captain Le Cour - Alexandre Le Roy - Libreville - Ligue des Droits de l'Homme - Loango - King Louis (Anguile Dowe ) - Louis Berre Monguitigana - Loumbou (Baloumbou ) -

M

Mademoiselle (movement) - Pierre-Claver Maganga-Moussavou - Mahongwe - Felicien-Patrice Makouaka - Manganese in Gabon - Herve Mapako-Gnali - Massango (Sangou ) - Germain Mba - Leon Mba - Paul Mba-Abessole - Emanuel Mba-Zue - Leon Mebiame - Media in Gabon - Nicolas Metegue N'nah - Metis - Francois Meye - Jean-Stanislas Migolet - Military of Gabon - Mitsogo (Mitshogo , Tshogo ) - Mouvement de Redressement National (MORENA ) - Mpongwe - Music of Gabon - Mutuelle Gabonaise - Basile Engone Mve

N

Samuel Adrien Nang Essono - Robert Hamill Nassau - Jean-Baptiste N'Dende - Ndiwa - Francois Ndong - Mendame Ndong - Philippe Tsira Ndong Ntoutoume - Ndoumou (Mindoumou ) - Ngowe (Ngove ) - Francois Owono Nguema - Nkomi - Truman Ntaka - Charles Ntchorere - Jean-Francois Ntoutoume-Emane - Vincent de Paul Nyonda - Nzabi (Bandiabi )

O

Obamba (Mbamba ) - Cyriaque Simeon Obamba - Ogowe River - Ogoula-M'Beye - King Ogoul' Issogoue (Rogombe , Passol ) - Okande - Okoume - Ombambo-Rogombe - ORSTOM - Orungu - Laurent Owondo - Casimir Oye-Mba

P

Parti Democratique Africain (PDA) - Parti Democratique Gabonais (PDG ) - Parti d'Union Nationale Gabonais (PUNGA ) - Parti Gabonais du Progres (PGP) - Peoples of Gabon - Petroleum in Gabon - Politics of Gabon - Port-Gentil - Paul-Vincent Pounah - Pove (Pubi ) - Prehistory of Gabon - Ira Preston - Professors' Plot - Protestantism in Gabon - Pygmies -

Q

King Quaben (Kaka-Rapono )

R

Jean-Felix Rapontchombo - Angele Ntyugwetondo Rawiri - George Rawiri - Remi Rebombe - Joseph Rendjambe - King Reombi-Mpolo - Maurice Robert - Rubber in Gabon -

S

Louis Sanmarco - Albert Schweitzer - Henri Seignon - Seke - Shake - Shimba (Simba) - SHO - Slave trade - Societe Commerciale, Industrielle, et Africole du Haut-Ogooue - Rene-Paul Sousatte

T

Jean-Felix Tchicaya - Teke (Bateke) - Toko Ravony - Transportation in Gabon - Henri Trilles - Ntaka Truman

U

Union Democratique et Sociale Gabonaise (UDSG ) - Union Douaniere et Economique de l'Afrique Centrale (UDEAC ) - Uranium in Gabon

V

Francois-de-Paul Vane - Varama - Vili - La Voix du Pays - Voungou

W

Andre Raponda Walker - William Walker - Henri Walker-Deemin - John Leighton Wilson - Woumbou (Bavumbu )

Y

Paul-Marie Yembit

Z

 

http://www.iridis.com/List_of_Gabon-related_topics

 

Qui est Qui ? Georges Rawiri


Il est l'incontournable n°2 du régime. Compagnon de route d'Omar Bongo depuis le premier gouvernement, plusieurs fois ministre, président du Sénat depuis 1997, il est l'interface entre les hommes d'affaires français et gabonais. Président de Bolloré au Gabon, il est également administrateur de plusieurs sociétés. Formé au journalisme, Georges Rawiri a également mis en place la radiotélévision nationale dans les années 1960. Deux projets l'occupent actuellement : la construction du Sénat sur le boulevard triomphal Omar-Bongo et la décentralisation

http://www.flashgabon.com/modules.php?name=Reviews&rop=showcontent&id=15

 

Secrétariat du Groupe des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

Georges RAWIRI, Président de l’Assemblée ACP



 

Né le 10 Mars 1932 à Lambaréné.Après des études primaires à l'Ecole protestante de Ngomo, Monsieur Georges RAWIRI se rend en France en 1946 où il poursuit ses études secondaires au Lycée Jean-Baptiste DUMAS à Alès dans le Gard.

En 1956, il en sort titulaire du Baccalauréat, série moderne et entre au studio-Ecole de l'OCORA : il en sortira deux ans plus tard avec un diplôme de cadre technique de radiodiffusion.

En Juillet 1957, il reçoit une affectation comme Chef de Centre technique à la Station de Radio-Garoua (Nord Cameroun). Il en sera pour la partie technique, le fondateur

En Octobre 1959, il vient à Libreville en qualité de Chef de Centre technique de Radio-Gabon dont il sera l'un des principaux fondateurs

En Décembre 1960, il devient Directeur de Radio-Gabon. En Mai 1963, il prend une part très active à la création de la Télévision gabonaise et il devient le premier Directeur de la Radio-Diffusion-Télévision gabonaise.

Il est par ailleurs nommé en Septembre 1962, Conseiller des Affaires étrangères. En 1963, il fait partie du cadre des Administrateurs civils.

 En 1964, il entre au Gouvernement en qualité de Ministre de l'Information, du Tourisme, des Postes et Télécommunications.

En 1965, il se voit confier le poste d'Ambassadeur, Haut Représentant de la République gabonaise en France. Le 26 Septembre 1967, il est nommé Ministre d'Etat, chargé de l'Ambassade de la République gabonaise en France. En 1971, il revient au Gabon en qualité de Ministre d'Etat, chargé des Affaires étrangères et de la Coopération.

Le 3 Octobre 1973, il est Ministre Délégué à la Présidence de la République. En 1974, il est élevé au rang de Ministre d'Etat à la Présidence de la République, chargé de la Coordination économique et financière, Représentant personnel du Chef de l'Etat.

Le 12 Novembre 1975, il est nommé Ministre d'Etat, Ministre des Transports et de la Marine marchande. Le 8 Mars 1982, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports.

Le 5 Mars 1983, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, chargé de la suppléance de la Primature, Ministre des Transports terrestres, ferroviaires, fluviaux et lagunaires, chargé de la Communication sociale. Il prend également le portefeuille des Eaux et Forêts lors du dernier remaniement ministériel du 6 Janvier 1987.

Le 10 Mars 1997, il est élu Premier Président du Sénat gabonais. Monsieur Georges RAWIRI est marié et père de deux en

http://www.acpsec.org/fr/jpa/brussels06/Georges_Rawiri_f.htm

 

 

Gabon- Rapport annuel 2003

Les atteintes à la liberté de la presse ont été moins nombreuses en 2002. L’autocensure très forte que s’imposent les journalistes, y compris dans la presse privée, n’est sans doute pas étrangère à ce constat. Deux journaux ont néanmoins été suspendus pendant trois mois.

Le journal avait également annoncé la possibilité d’un "non-paiement des salaires des fonctionnaires au mois de septembre 2002". De son côté, le journal Gabaon est sanctionné après avoir critiqué "violemment" le président du Sénat, Georges Rawiri, dans son édition du 9 août, selon un communiqué du CNC.

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=6307

 

 

GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE

Signature d'un document de Projet d'appui aux Institutions Parlementaires

Le Représentant Résident du PNUD, M. Hamidou Diawara, a procédé, mardi 4 Novembre 2003, avec les Présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat, respectivement, MM. Guy Nzouba Ndama et Georges Rawiri, à la signature du document de projet d'appui du PNUD au Parlement. Il s'agit de renforcer les capacités de communication, d'accès à l'information, de sensibilisation et de mobilisation du public à l'activité parlementaire. Les domaines visés concernent :

  • l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication
  • la formation aux techniques de vulgarisation des lois
  • l'organisation d'une revue parlementaire pour la presse
  • la mise en place de la documentation
  • l'élaboration d'un dossier pour l'installation d'une imprimerie

 

http://mirror.undp.org/gabon/domaines-thematiques/gouvernance-democratique.html

L'Express du 12/12/2002
Vie publique

par Virginie Gomez, Yves-Laurent Ngoma

Politique
Omar Bongo

Qui dit Gabon pense Omar Bongo. Il a la palme de la longévité politique en Afrique, tout comme son homologue togolais, Gnassingbé Eyadéma. Né en 1935 dans une famille de paysans, Albert-Bernard Bongo entre d'abord à l'administration des Postes, puis dans l'armée française. Fréquentant les milieux politiques, il devient directeur du cabinet du premier président du Gabon indépendant avant de le remplacer en 1967, et de fonder le PDG (Parti démocratique gabonais). Par la suite, il est élu, avec 99% des voix, en 1973, 1979 et 1986, 51% en 1993, 66% en 1998. En 1973, il se convertit à l'islam et choisit le prénom d'Omar. Inspiré par la franc-maçonnerie, il crée sa propre loge, le Grand Rite équatorial. Défenseur des intérêts d'Elf Gabon, riche de centaines de millions de dollars, le grand «Calife de l'équateur» règne sur une cour pléthorique. Les noms d'éventuels dauphins circulent. Mais le président sortant pourrait aussi être candidat à sa propre succession en 2005. Cette option ne déplairait pas à de nombreux hommes politiques français, liés à Omar Bongo par une indéfectible amitié.


Pierre Mamboundou

Opposant intransigeant, il est «l'homme qui dit non». Pas systématiquement, tient-il à préciser, seulement quand on prétend tricher avec la loi. «La politique du consensus tue le corpus légal», martèle-t-il. Quand on le convoque pour s'entretenir avec le président de la République de sujets qui relèvent du Parlement, il refuse. Selon lui, l'Assemblée nationale est composée de députés élus par seulement «15% des Gabonais», son propre parti, l'Union du peuple gabonais (UPG), ayant boycotté le scrutin. Arrivé second à l'élection présidentielle de 1998, avec 16,5% des voix contre plus de 66% au président sortant, Pierre Mamboundou estime que les résultats ont été truqués et qualifie Omar Bongo de «président par défaut». Sa virulence a valu bien des problèmes à cet ancien fonctionnaire. En 1993, il a été condamné par contumace à dix ans de prison et a vécu trois ans et demi en exil à Dakar. Pour la prochaine présidentielle, qui aura lieu en 2005, le programme que défend l'UPG repose sur ce thème central: l'assainissement des finances publiques.


Georges Rawiri

Il est l'incontournable no 2 du régime. Compagnon de route d'Omar Bongo depuis le premier gouvernement, plusieurs fois ministre, président du Sénat depuis 1997, il est l'interface entre les hommes d'affaires français et gabonais. Président de Bolloré au Gabon, il est également administrateur de plu-sieurs sociétés. C'est sous son autorité que le Transgabonais, dont le conseil d'administration est présidé par Christian Bongo, l'un des fils du président, a été construit. Formé au journalisme, Georges Rawiri a également mis en place la radiotélévision nationale dans les années 1960. Deux projets l'occupent actuellement: la construction du Sénat sur le boulevard triomphal Omar-Bongo et la décentralisation.


Jean Ping

A l'étranger, le Gabon a l'image d'un pays plutôt fermé sur lui-même. Le ministre des Affaires étrangères fait mentir cette réputation. Ainsi son père était-il d'origine chinoise et son parcours n'a rien eu de casanier: fonctionnaire international à l'Unesco au début de sa carrière, il sera également président de l'Opep. Quant à ses centres d'intérêt, ils sont aussi tournés vers l'extérieur: dans un livre qui vient de paraître, Jean Ping s'interroge, à la lumière de l'expérience gabonaise, sur la mondialisation et ses conséquences pour l'Afrique. Il reste un fidèle du président. A 60 ans tout juste, il aura goûté à tous les ministères clefs, dont les Finances et les Mines et Hydrocarbures.


Egide Boundono-Simangoye

Nommé en janvier 2002, il modernise et dépoussière le ministère des Travaux publics que son prédécesseur a occupé pendant vingt ans. Il réhabilite les routes, en construit de nouvelles, plaide en faveur d'ouvrages plus fiables et moins coûteux... Les Librevillois, qui déplo-raient la détérioration des infrastructures, se félicitent de son arrivée. Entré sur le tard en politique, Egide Boundono-Simangoye a conduit en 1998 la campagne électorale d'Omar Bongo. Ingénieur, formé au Gabon et en France, il a dirigé la Compagnie minière de l'Ogooué _ l'actuelle Comilog _ puis la Société nationale des bois du Gabon, une entreprise publique, souvent déficitaire, qui chapeaute l'industrie forestière.


Ali et Pascaline Bongo

Ministre de la Défense depuis 1999, Ali espère succéder un jour à son père: une ambition qui lui a valu autrefois le surnom de «Baby Zeus». Au sein du Parti démocratique gabonais, ce quadragénaire est le chef de file des rénovateurs. Son aînée et demi-sœur Pascaline, après une formation en administration publique, a été nommée vice-présidente d'Elf Gabon au début des années 1990. Sur la scène politique, elle remplace son frère au ministère des Affaires étrangères en 1991, avant de devenir, en 1994, directrice du cabinet d'Omar Bongo. Elle épouse l'année suivante l'actuel ministre des Finances Paul Toungui. Ali et Pascaline, très attachés au chef de l'Etat, sont au cœur de la galaxie Bongo, qui compte de nombreuses ramifications politico-économiques.


Pierre-Louis Agondjo-Okawé

C'est un homme tenace. Il avait annoncé plusieurs fois sa retraite politique mais ne l'a jamais prise. A 66 ans, il est tou-jours actif à la tête du Parti gabonais du progrès, qu'il a fondé en 1990. Pierre-Louis Agondjo-Okawé va être candidat lors des prochaines municipales à sa propre succession à la mairie de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, où est concentrée l'exploitation pétrolière. Auteur de plusieurs publications relatives au droit traditionnel africain, il a été parmi les premiers à obtenir son diplôme d'avocat au Gabon, et a enseigné le droit à Paris et à Libreville.


Paul Mba Abessole

Personnalité contestée, cet opposant historique, fondateur du Rassemblement national des bûcherons, défend son entrée au gouvernement cette année en tant que ministre des Droits de l'homme. «Je soupçonne mes détracteurs d'être médiocres: c'est plus facile de faire le coup de poing que de discuter.» Le père Mba Abessole estime que le pouvoir a accédé à la plupart des revendications qu'il avait fait valoir au début des années 1990, et qu'il va pouvoir, à la tête de son ministère, mettre en pratique ses idées. Maire de Libreville, au moins jusqu'aux prochaines municipales, en décembre, il est l'instigateur de la Fête des cultures, qui se tient chaque année.


Louis-Gaston Mayila

Ce baron du Parti démocratique gabonais est une figure pittoresque de la scène politique. Né en 1947, il a été ministre, conseiller ou directeur du président. Au début des années 1990, il est sorti des sentiers battus du PDG et a fondé le Parti de l'unité du peuple, parti qui vient de fusionner avec celui du chef de l'Etat. Président du conseil économique et social, il a fait sensation en posant en tenue traditionnelle du rite bwiti en dernière page du quotidien progouvernemental: en bien ou en mal, au Gabon, tout le monde en parle..


Police
Laurent Nguetsara

Il est le premier policier du Gabon. Son parcours se résume en un mot: la documentation, autrement dit les services de renseignement. Ce quinquagénaire y a fait toute sa carrière et il en est devenu le directeur général en 1989. Formé en France et aux Etats-Unis, il a infiltré, au début des années 1990, les mouvements d'opposition. Discret, ce général de brigade parle peu, mais tout le monde connaît son nom. Homme puissant, également responsable de l'immigration, il a la réputation de n'attribuer des visas qu'avec parcimonie. Son service, après avoir été longtemps rattaché directement à la présidence, le sera bientôt à l'Intérieur. De quoi consoler le ministre Idriss Ngari, qui ne voyait pas d'un bon œil les forces de police échapper à son autorité.


Institutions
Jean-Félix Mamalepot

Directeur pendant vingt ans de la Banque gabonaise de développement, ce diplômé de l'Ecole supérieure de sciences commerciales appliquées de Paris supervise les politiques monétaires en Afrique centrale depuis plus de douze ans au sein de la Banque des Etats d'Afrique centrale. A l'instar de l'Afrique de l'Ouest, le gouverneur veut doter sa sous-région d'une Bourse des valeurs mobilières permettant la cotation des entreprises travaillant sur le continent. Première victoire: le siège de cette Bourse sera situé à Libreville, malgré la contestation du Cameroun. Nostalgique des provinces gabonaises, ce sexagénaire déclare qu'après sa retraite il rentrera au pays «cultiver son jardin».


Marie-Madeleine Mborantsuo

Cette juriste s'est d'abord intéressée aux finances publiques, via la Cour des comptes, avant d'être nommée, en 1991, présidente de la Cour constitutionnelle. Un poste sensible, qu'elle dit assumer avec impartialité, même si elle a par ailleurs la réputation d'être proche d'Omar Bongo. Elle fait valoir que la cour a parfois rejeté les recours du président. «Je reçois aussi bien l'opposition que la majorité, dans le formel comme dans l'informel», explique-t-elle. Femme à poigne, elle défend l'indépendance de sa juridiction, esti-mant que «les pays où les cours légitiment les situations ambiguës ne peuvent pas avoir d'institutions stables».


Recherche
Isaac Nguéma

Lorsqu'on lui demande quel est son meilleur souvenir à la tête de la Commission des droits de l'homme et des peuples de l'OUA, il sourit, dubitatif. A son goût, cette institution est trop dépendante du bon vouloir des chefs d'Etat. Juge à la Cour suprême après des études de droit en France, plusieurs fois secrétaire d'Etat ou ministre dans les années 1980, il garde de ces expériences une certaine amertume. C'est l'enseignement qui lui apporte le plus de satisfaction. Depuis 1998, il a «pris en main» le Laboratoire universitaire de la tradition orale (Luto), fondé par Jean-Emile Mbot. Ce laboratoire est réputé pour son travail de fond sur les traditions gabonaises et pour les colloques organisés sur des thèmes aussi divers que l'esclavage ou le rite d'initiation bwiti.


Environnement
Henri Guizard

«Plus à l'aise avec les ruraux qu'avec les hommes en cravate», cet aventurier qui dit avoir «dépassé le quatrième âge» a été nommé en 1986 conservateur des parcs nationaux. Arrivé de Montpellier dans les années 1940, il a exercé au Gabon divers métiers: guide de chasse, chercheur d'or, forestier... Amoureux de la faune et de la flore, il voit se développer avec horreur la conception de la forêt qui consiste à la considérer comme un «jardin public où l'on s'assoit sur un banc pour regarder passer les éléphants». Promoteur de l'écotourisme, il se bat pour que les espaces naturels soient respectés et protégés de l'homme. Dans la même perspective, il est en train de mettre au point un safari-raid aventure et a publié un livre de souvenirs: Les Veillées de chasse d'Henri Guizard.


Marc Ona

La polio l'a frappé quand il avait 6 ans. A la faculté, il a étudié la psychologie, parce que «c'était le seul bâtiment accessible» à son fauteuil roulant. Responsable de l'ONG Brainforest, créée en 1998, ce quadragénaire œuvre aujourd'hui pour la préservation de l'environnement. En août, il s'est rendu au Sommet de la Terre, à Johannesburg: «Beaucoup de tchatche pour pas grand-chose», résume-t-il. Marc Ona s'occupe également d'une association pour les personnes handicapées. Il prône une intégration fondée sur la formation. Selon lui, l'informatique offre des possibilités encore peu exploitées. Il a mis en pratique cette idée et a été nominé au Stockholm Challenge Awards en septembre 2001 pour le site Web de Brainforest.


Social
Steeve Mvé

Etudiant à Rouen, en France, ce jeune psychologue a consacré son mémoire de DEA à l'étude des Eglises éveillées, sortes de sectes qui se sont multipliées dans les années 1990. Rentré au pays, il se bat contre ce phénomène. Plus d'un millier d'Eglises éveillées pour 1,2 million de Gabonais; 50 000 plaintes déposées par des fidèles escroqués... Autant de chiffres qui l'effarent. Actif au sein de l'Association gabonaise pour la défense de la famille et de l'individu, il se constitue bénévolement partie civile devant les tribunaux pour défendre les personnes spoliées. Au cours d'un débat télévisé, il a menacé de dénoncer les dignitaires corrompus qui soutiennent ces lieux de culte douteux en sommant les autorités de prendre des mesures.


Yvette Ngwevilo-Rekangalt

Femme d'affaires, cadre à Elf Gabon, cette quadragénaire dynamique est très impliquée dans la vie associative. Via SOS Mwana, une association de protection des enfants, plusieurs centaines de jeunes ont trouvé ces dernières années une échappatoire à la rue. Toujours à la recherche de financements, elle se décrit elle-même comme une «mendiante nationale et internationale». Elle chapeaute aussi l'Union des organisations non gouvernementales. Mem-bre du Conseil économique et social, elle en a récemment brigué la présidence, estimant que cette institution doit être celle de la société civile.


Santé
Jean-Noël Gassita

«Mon arrière-grand-mère s'appelait Erere Ngango, ce qui signifie ‘‘l'arbre est un médicament''.» Ce docteur en pharmacie est un expert reconnu des plantes médicinales. En 1998, il a participé à New York au premier congrès sur l'iboga, plante utilisée dans les rites traditionnels et efficace comme remède. Il travaille à un livre recensant les usages pratiques des plantes et rêve d'enseigner en France l' «agondjologie», c'est-à-dire «la science des herbes qui soignent le corps et l'esprit». Renommé à l'étranger, il a notamment reçu en France le prix de l'Académie de pharmacie et la médaille du Génie de la Bastille, décernée en 1989 par Danielle Mitterrand.


Mallindi

Manteau en simili-léopard, chemise rouge et pantalon en cuir, il fait très «show- biz». Impression trompeuse: ce jeune homme de 22 ans est un puits de sagesse bwiti. Initié pendant des années à ce rite commun à toutes les régions du Gabon, ce praticien «traditionnel» a à cœur de faire connaître le bwiti et l'art des guérisseurs afin de «donner un statut au thérapeute gabonais». Soucieux de faire découvrir à ceux qui le souhaitent ce «patrimoine de l'humanité», Mallindi revendique le titre d' «ambassadeur du bwiti en France» et déplore que cette pratique un peu mystérieuse, nourrie d'une culture ancestrale, permette aussi aux charlatans de prospérer.


Caricature
Pahé

Pour les hommes politiques, il est l' «emmerdeur»; les autres savourent l'irremplaçable regard qu'il porte sur l'actualité. Ses dessins expriment une vision peu conforme au politically correct des médias d'Etat et des discours officiels. Omar Bongo apparaît sous sa plume comme un petit personnage bedonnant pourvu d'une moustache fournie, régentant les chamailleries de ses ministres et de ses opposants. Son trait de crayon, s'il fait rire, dénonce aussi habilement compromission et corruption. Depuis le début des années 1990, le caricaturiste a collaboré à plusieurs journaux avec la volonté «d'apporter sa contribution à l'édification de l'Etat de droit au Gabon». Considéré par ses fans occidentaux comme le «Reiser gabonais», Pahé est largement reconnu chez lui: il a animé en 2001 sur TV + Les N'infos de Pahé, une revue de presse humoristique de l'actualité; le fournisseur d'accès Solsi a fait appel à ses services pour illustrer Assala, site Web no 1 au Gabon; cette année, il a représenté son pays au Salon de la bande dessinée, à Kinshasa, et au Festival de la caricature, à Yaoundé.


Journalisme
Noël Ngwa-Nguéma

L'abbé Noël est né un 25 décembre, en 1934. Devenu prêtre en 1964, il officie dans une paroisse de Libreville. Proche des idées du Morena, le premier mouvement d'opposition, il est alors sollicité pour créer un journal. Ainsi naît Misamu, qui prend en 1994 son indépendance politique, tout en restant très critique vis-à-vis du pouvoir. Ses critiques ne sont pas toujours appréciées: en août dernier, le journal a été suspendu pour trois mois après la publication d'un article relatif à des détournements de fonds publics. «Le Conseil national de la communication est un instrument de répression», affirme l'abbé, qui espère pouvoir bientôt diffuser Misamu sur Internet.


Médias
Régis Massimba

Ses fans le connaissent sous son pseudonyme: Quizz Master Régis Iboga. Iboga, du nom d'une plante utilisée dans un rite d'initiation. «Iboga signifie “puissance“ et je suis puissant», explique, sans complexe, l'animateur vedette. Dans les années 1990, il débute à Fréquence 3, pionnière des radios privées gabonaises. En 1993, Africa no1 le remarque et fait appel à lui. Aujourd'hui, il anime le Bhat Power Show et le Bhat Power Hit sur Télé Africa, le Hit-Parade international et Africa Dance sur Africa no 1. Des dizaines d'ados assistent chaque mois à l'enregistrement de ses émissions télévisées. Son meilleur souvenir radiophonique: le 5e anniversaire du Bhat Power Show en 1999. Une salle «full à craquer» et tout le gratin de la musique gabonaise. Cinq heures de direct dans une chaude ambiance...


Edition
Guy Rossatanga-Rignault

Comme tous ses ouvrages, son livre de droit constitutionnel sur l'Etat gabonais fait référence. Ce jeune intellectuel joue un rôle clef dans la vie culturelle du pays, via les éditions Raponda Walker, qu'il dirige depuis six ans, après avoir été pendant quatre ans président de la Fondation du même nom, qui finance les publications. Jusqu'en 1994, les livres étaient imprimés en France, mais, avec la dévaluation du franc CFA, les coûts ont augmenté. C'est alors que naît l'idée d'une édition locale de qualité. Les livres, œuvres de fiction ou essais, sont d'excellente facture et le catalogue comporte déjà une cinquantaine de titres. Et deux parutions, l'une sur les arts premiers l'autre sur la musique, sont prévues d'ici à la fin de l'année. Quant à la censure, l'éditeur, qui est aussi secrétaire général de l'université Omar-Bongo, affirme n'y avoir jamais été confronté: «Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait librement.» L'un des derniers titres du catalogue, Petites Misères et grand silence, de Luc Ngowet, tire pourtant à boulets rouges sur les élites gabonaises.

http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/gabon/dossier.asp?ida=367661

 

GABON : LES 50 HOMMES ET FEMMES QUI COMPTENT

Le voyage à l’intérieur des cercles de pouvoir gabonais que nous vous proposons dans ce numéro est une première. Cet ensemble marque une nouvelle étape dans l’enrichissement du contenu rédactionnel de Jeune Afrique/l’intelligent. Objectif visé : vous rapprocher des hommes et des femmes qui, chacun dans son domaine de compétence, participent à la gestion de leur pays et sont susceptibles d’influer sur son avenir. À mi-chemin entre le trombinoscope et le Who’s Who, l’exercice est toujours empreint d’une forte dose de subjectivité, à commencer par le chiffre – les 50 – retenu pour marquer les esprits. D’où le refrain connu et répété : ceux qui n’y figurent pas s’interrogent toujours sur le « pourquoi » de cette absence, alors que ceux qui sont retenus ne savent pas toujours s’ils doivent se sentir flattés ou s’inquiéter. Car, en Afrique plus qu’ailleurs, être placé sur le devant de la scène médiatique n’est pas toujours vu d’un bon œil. Mieux vaut, dit-on, rester dans l’ombre d’un chef omnipotent, qui pourrait prendre ombrage de l’apparition de dauphins, même putatifs. D’où la difficulté de l’exercice qui pourtant n’enlève rien à son intérêt : détecter les leaders de demain dans le sillage de ceux qui aujourd’hui font l’actualité dans leur pays est toujours instructif. Il permet de mieux appréhender l’avenir et de savoir si les initiatives individuelles sont les bienvenues, tout en classant le système de gouvernance du pays sur une échelle de notation allant du plus sclérosé au plus ouvert. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à ce petit jeu le pays d’Omar Bongo a encore des progrès à faire.

http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_afrique_dossier.asp?dos_id=20

L'Etat

Omar Bongo est l'actuel Président du Gabon, dont la dernière réélection remonte à 1998.

-Le pouvoir législatif est assuré par un Parlement bicaméral, composé d'une Assemblée Nationale (chambre basse; 120 députés au total, élus pour 5 ans au suffrage universel direct) et d'un Sénat (membres élus pour 5 ans au suffrage indirect. 90 noms figurent sur le site du Sénat)

Les deux chambres sont dirigées par Guy Nzouba-Ndama (député PDG) et Georges Rawiri (Sénateur PDG.)

http://www.geocities.com/gabonlines/politique.html

 

 

http://congo-brazzaville.ifrance.com/liste_salaries-fictifs_elf.html

37e LÉGISLATURE, 2e SESSION

HANSARD RÉVISÉ • NUMÉRO 017

TABLE DES MATIÈRES

Le mardi 29 octobre 2002

http://192.197.82.11/37/2/parlbus/chambus/house/debates/017_2002-10-29/HAN017-F.htm

List of Gabon-related topics

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A

Jean-Baptiste Ngueme Abessolo - Jean-Jerome Adam - Adouma - Adyumba - Affaires africaines - Pierre-Louis Agondjo-Okawe - Pierre Akendengue - Alar Ayong - Martin Alihanga - Francis Allison - Joseph Ambouroue-Avaro - Eugene Amogho - Andre-Ferdinand Anguile - Andre Gustave Anguile - Laurent Antchouey - Sister Hyacinthe Antini - Apindji - Art of Gabon - Jean-Boniface Assele - Association Generale des Etudiants du Gabon - Jean-Hilaire Aubame - Pierre Avaro - Awandji - Jean-Remy Ayoune

B

Babuissi - Bakele - Bapounou (Pounou) - Batsangui (Tsangui ) - Benga - Jean-Remy Bessiuex - Laurent-Marie Biffot - Louis Bigmann - Bloc Democratique Gabonais - Ali Bongo - Martin Bongo - Omar Bongo - Pascaline Bongo - Jean-Jacques Boucavel - Edouard Bouet-Williamez - Augustin Boumah - Jules Bourdes-Ogouliguende - Pierre Savorgnan de Brazza - Brothers of Saint Gabriel - Albert Bushnell - Bwiti

C

Caisse Centrale de Cooperation Economique (CCCE ) - Catholicism in Gabon - Centre Internationale de Civilisations Bantu (CICIBA ) - Chamber of Commerce, Agriculture, Industry and Mines - Chiwa (Bichiwa ) - Cinema of Gabon - Comite Mixte Gabonais (CMG) - Comite Mpongwe - Constitution of Gabon - Coup of February 17-20, 1964 - Currency of Gabon -

D

Georges Aleka Damas - Gabriel d'Arboussier - Charles Francis Darlington - Pierre Debizet - Decolonization in Gabon - Maurice Delauney - Demographics of Gabon - King Denis (Antchouwe Kowe Rapontchombo ) - Ndouna Depenaud - Josiah Dorsey - Paul du Chaillu - Luc Durand-Reville

E

Felix Eboue - Ecole Montfort - Economy of Gabon - Education in Gabon - Jean-Marc Ekoh - Emane Tole - Enenga - Eshira - Eveia - Exploration of Gabon - Eyi Affair

F

Fang - Brother Dominique Fara - Felix-Anande Rapontchombo - Denis-Marie Adande - FIDES - Henry A. Ford - Foreign relations of Gabon - Forestry in Gabon - Franc zone - Franceville - Free Emigrants Scheme - Free French - Freedom Villages - French Equatorial Africa

G

Galoa (Galwa ) - Emile Gentil - King Glass (R'Ogouarowe ) - Gold in Gabon - Paul Indjenjet Gondjout - Groupe d'Etudes Communistes (GEC) -

H

History of Gabon - Holy Ghost Father (Spiritans)

I

J. Ikenga Ibea - Immaculate Conception Sisters (Blue Sisters ) - Indigenat - Iron in Gabon - Islam in Gabon - Aristide Issembe - Emile Issembe

J

Benjamin Van Renssalaer James - Jeunes Gabonais (Jeunesse Gabonais )

K

Kanigui (Akanigui , Bakanike ) - Theophile Klaine

L

Labor unions in Gabon - Languages of Gabon - Richard E. Lawlin - Pierre-Marie Le Berre - Captain Le Cour - Alexandre Le Roy - Libreville - Ligue des Droits de l'Homme - Loango - King Louis (Anguile Dowe ) - Louis Berre Monguitigana - Loumbou (Baloumbou ) -

M

Mademoiselle (movement) - Pierre-Claver Maganga-Moussavou - Mahongwe - Felicien-Patrice Makouaka - Manganese in Gabon - Herve Mapako-Gnali - Massango (Sangou ) - Germain Mba - Leon Mba - Paul Mba-Abessole - Emanuel Mba-Zue - Leon Mebiame - Media in Gabon - Nicolas Metegue N'nah - Metis - Francois Meye - Jean-Stanislas Migolet - Military of Gabon - Mitsogo (Mitshogo , Tshogo ) - Mouvement de Redressement National (MORENA ) - Mpongwe - Music of Gabon - Mutuelle Gabonaise - Basile Engone Mve

N

Samuel Adrien Nang Essono - Robert Hamill Nassau - Jean-Baptiste N'Dende - Ndiwa - Francois Ndong - Mendame Ndong - Philippe Tsira Ndong Ntoutoume - Ndoumou (Mindoumou ) - Ngowe (Ngove ) - Francois Owono Nguema - Nkomi - Truman Ntaka - Charles Ntchorere - Jean-Francois Ntoutoume-Emane - Vincent de Paul Nyonda - Nzabi (Bandiabi )

O

Obamba (Mbamba ) - Cyriaque Simeon Obamba - Ogowe River - Ogoula-M'Beye - King Ogoul' Issogoue (Rogombe , Passol ) - Okande - Okoume - Ombambo-Rogombe - ORSTOM - Orungu - Laurent Owondo - Casimir Oye-Mba

P

Parti Democratique Africain (PDA) - Parti Democratique Gabonais (PDG ) - Parti d'Union Nationale Gabonais (PUNGA ) - Parti Gabonais du Progres (PGP) - Peoples of Gabon - Petroleum in Gabon - Politics of Gabon - Port-Gentil - Paul-Vincent Pounah - Pove (Pubi ) - Prehistory of Gabon - Ira Preston - Professors' Plot - Protestantism in Gabon - Pygmies -

Q

King Quaben (Kaka-Rapono )

R

Jean-Felix Rapontchombo - Angele Ntyugwetondo Rawiri - George Rawiri - Remi Rebombe - Joseph Rendjambe - King Reombi-Mpolo - Maurice Robert - Rubber in Gabon -

S

Louis Sanmarco - Albert Schweitzer - Henri Seignon - Seke - Shake - Shimba (Simba) - SHO - Slave trade - Societe Commerciale, Industrielle, et Africole du Haut-Ogooue - Rene-Paul Sousatte

T

Jean-Felix Tchicaya - Teke (Bateke) - Toko Ravony - Transportation in Gabon - Henri Trilles - Ntaka Truman

U

Union Democratique et Sociale Gabonaise (UDSG ) - Union Douaniere et Economique de l'Afrique Centrale (UDEAC ) - Uranium in Gabon

V

Francois-de-Paul Vane - Varama - Vili - La Voix du Pays - Voungou

W

Andre Raponda Walker - William Walker - Henri Walker-Deemin - John Leighton Wilson - Woumbou (Bavumbu )

Y

Paul-Marie Yembit

Z

http://www.iridis.com/List_of_Gabon-related_topics

Qui est Qui ? Georges Rawiri


Il est l'incontournable n°2 du régime. Compagnon de route d'Omar Bongo depuis le premier gouvernement, plusieurs fois ministre, président du Sénat depuis 1997, il est l'interface entre les hommes d'affaires français et gabonais. Président de Bolloré au Gabon, il est également administrateur de plusieurs sociétés. Formé au journalisme, Georges Rawiri a également mis en place la radiotélévision nationale dans les années 1960. Deux projets l'occupent actuellement : la construction du Sénat sur le boulevard triomphal Omar-Bongo et la décentralisation

http://www.flashgabon.com/modules.php?name=Reviews&rop=showcontent&id=15

Secrétariat du Groupe des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

Georges RAWIRI, Président de l’Assemblée ACP


Né le 10 Mars 1932 à Lambaréné.Après des études primaires à l'Ecole protestante de Ngomo, Monsieur Georges RAWIRI se rend en France en 1946 où il poursuit ses études secondaires au Lycée Jean-Baptiste DUMAS à Alès dans le Gard.

En 1956, il en sort titulaire du Baccalauréat, série moderne et entre au studio-Ecole de l'OCORA : il en sortira deux ans plus tard avec un diplôme de cadre technique de radiodiffusion.

En Juillet 1957, il reçoit une affectation comme Chef de Centre technique à la Station de Radio-Garoua (Nord Cameroun). Il en sera pour la partie technique, le fondateur

En Octobre 1959, il vient à Libreville en qualité de Chef de Centre technique de Radio-Gabon dont il sera l'un des principaux fondateurs

En Décembre 1960, il devient Directeur de Radio-Gabon. En Mai 1963, il prend une part très active à la création de la Télévision gabonaise et il devient le premier Directeur de la Radio-Diffusion-Télévision gabonaise.

Il est par ailleurs nommé en Septembre 1962, Conseiller des Affaires étrangères. En 1963, il fait partie du cadre des Administrateurs civils.

En 1964, il entre au Gouvernement en qualité de Ministre de l'Information, du Tourisme, des Postes et Télécommunications.

En 1965, il se voit confier le poste d'Ambassadeur, Haut Représentant de la République gabonaise en France. Le 26 Septembre 1967, il est nommé Ministre d'Etat, chargé de l'Ambassade de la République gabonaise en France. En 1971, il revient au Gabon en qualité de Ministre d'Etat, chargé des Affaires étrangères et de la Coopération.

Le 3 Octobre 1973, il est Ministre Délégué à la Présidence de la République. En 1974, il est élevé au rang de Ministre d'Etat à la Présidence de la République, chargé de la Coordination économique et financière, Représentant personnel du Chef de l'Etat.

Le 12 Novembre 1975, il est nommé Ministre d'Etat, Ministre des Transports et de la Marine marchande. Le 8 Mars 1982, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports.

Le 5 Mars 1983, il est nommé Premier Vice-Premier Ministre, chargé de la suppléance de la Primature, Ministre des Transports terrestres, ferroviaires, fluviaux et lagunaires, chargé de la Communication sociale. Il prend également le portefeuille des Eaux et Forêts lors du dernier remaniement ministériel du 6 Janvier 1987.

Le 10 Mars 1997, il est élu Premier Président du Sénat gabonais. Monsieur Georges RAWIRI est marié et père de deux en

http://www.acpsec.org/fr/jpa/brussels06/Georges_Rawiri_f.htm

Gabon- Rapport annuel 2003

Les atteintes à la liberté de la presse ont été moins nombreuses en 2002. L’autocensure très forte que s’imposent les journalistes, y compris dans la presse privée, n’est sans doute pas étrangère à ce constat. Deux journaux ont néanmoins été suspendus pendant trois mois.

Le journal avait également annoncé la possibilité d’un "non-paiement des salaires des fonctionnaires au mois de septembre 2002". De son côté, le journal Gabaon est sanctionné après avoir critiqué "violemment" le président du Sénat, Georges Rawiri, dans son édition du 9 août, selon un communiqué du CNC.

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=6307

GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE 

Signature d'un document de Projet d'appui aux Institutions Parlementaires

Le Représentant Résident du PNUD, M. Hamidou Diawara, a procédé, mardi 4 Novembre 2003, avec les Présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat, respectivement, MM. Guy Nzouba Ndama et Georges Rawiri, à la signature du document de projet d'appui du PNUD au Parlement. Il s'agit de renforcer les capacités de communication, d'accès à l'information, de sensibilisation et de mobilisation du public à l'activité parlementaire. Les domaines visés concernent :

  • l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication
  • la formation aux techniques de vulgarisation des lois
  • l'organisation d'une revue parlementaire pour la presse
  • la mise en place de la documentation
  • l'élaboration d'un dossier pour l'installation d'une imprimerie

http://mirror.undp.org/gabon/domaines-thematiques/gouvernance-democratique.html

L'Express du 12/12/2002
Vie publique

par Virginie Gomez, Yves-Laurent Ngoma

Politique 
Omar Bongo

Qui dit Gabon pense Omar Bongo. Il a la palme de la longévité politique en Afrique, tout comme son homologue togolais, Gnassingbé Eyadéma. Né en 1935 dans une famille de paysans, Albert-Bernard Bongo entre d'abord à l'administration des Postes, puis dans l'armée française. Fréquentant les milieux politiques, il devient directeur du cabinet du premier président du Gabon indépendant avant de le remplacer en 1967, et de fonder le PDG (Parti démocratique gabonais). Par la suite, il est élu, avec 99% des voix, en 1973, 1979 et 1986, 51% en 1993, 66% en 1998. En 1973, il se convertit à l'islam et choisit le prénom d'Omar. Inspiré par la franc-maçonnerie, il crée sa propre loge, le Grand Rite équatorial. Défenseur des intérêts d'Elf Gabon, riche de centaines de millions de dollars, le grand «Calife de l'équateur» règne sur une cour pléthorique. Les noms d'éventuels dauphins circulent. Mais le président sortant pourrait aussi être candidat à sa propre succession en 2005. Cette option ne déplairait pas à de nombreux hommes politiques français, liés à Omar Bongo par une indéfectible amitié.


Pierre Mamboundou

Opposant intransigeant, il est «l'homme qui dit non». Pas systématiquement, tient-il à préciser, seulement quand on prétend tricher avec la loi. «La politique du consensus tue le corpus légal», martèle-t-il. Quand on le convoque pour s'entretenir avec le président de la République de sujets qui relèvent du Parlement, il refuse. Selon lui, l'Assemblée nationale est composée de députés élus par seulement «15% des Gabonais», son propre parti, l'Union du peuple gabonais (UPG), ayant boycotté le scrutin. Arrivé second à l'élection présidentielle de 1998, avec 16,5% des voix contre plus de 66% au président sortant, Pierre Mamboundou estime que les résultats ont été truqués et qualifie Omar Bongo de «président par défaut». Sa virulence a valu bien des problèmes à cet ancien fonctionnaire. En 1993, il a été condamné par contumace à dix ans de prison et a vécu trois ans et demi en exil à Dakar. Pour la prochaine présidentielle, qui aura lieu en 2005, le programme que défend l'UPG repose sur ce thème central: l'assainissement des finances publiques.


Georges Rawiri

Il est l'incontournable no 2 du régime. Compagnon de route d'Omar Bongo depuis le premier gouvernement, plusieurs fois ministre, président du Sénat depuis 1997, il est l'interface entre les hommes d'affaires français et gabonais. Président de Bolloré au Gabon, il est également administrateur de plu-sieurs sociétés. C'est sous son autorité que le Transgabonais, dont le conseil d'administration est présidé par Christian Bongo, l'un des fils du président, a été construit. Formé au journalisme, Georges Rawiri a également mis en place la radiotélévision nationale dans les années 1960. Deux projets l'occupent actuellement: la construction du Sénat sur le boulevard triomphal Omar-Bongo et la décentralisation.


Jean Ping

A l'étranger, le Gabon a l'image d'un pays plutôt fermé sur lui-même. Le ministre des Affaires étrangères fait mentir cette réputation. Ainsi son père était-il d'origine chinoise et son parcours n'a rien eu de casanier: fonctionnaire international à l'Unesco au début de sa carrière, il sera également président de l'Opep. Quant à ses centres d'intérêt, ils sont aussi tournés vers l'extérieur: dans un livre qui vient de paraître, Jean Ping s'interroge, à la lumière de l'expérience gabonaise, sur la mondialisation et ses conséquences pour l'Afrique. Il reste un fidèle du président. A 60 ans tout juste, il aura goûté à tous les ministères clefs, dont les Finances et les Mines et Hydrocarbures.


Egide Boundono-Simangoye

Nommé en janvier 2002, il modernise et dépoussière le ministère des Travaux publics que son prédécesseur a occupé pendant vingt ans. Il réhabilite les routes, en construit de nouvelles, plaide en faveur d'ouvrages plus fiables et moins coûteux... Les Librevillois, qui déplo-raient la détérioration des infrastructures, se félicitent de son arrivée. Entré sur le tard en politique, Egide Boundono-Simangoye a conduit en 1998 la campagne électorale d'Omar Bongo. Ingénieur, formé au Gabon et en France, il a dirigé la Compagnie minière de l'Ogooué _ l'actuelle Comilog _ puis la Société nationale des bois du Gabon, une entreprise publique, souvent déficitaire, qui chapeaute l'industrie forestière.


Ali et Pascaline Bongo

Ministre de la Défense depuis 1999, Ali espère succéder un jour à son père: une ambition qui lui a valu autrefois le surnom de «Baby Zeus». Au sein du Parti démocratique gabonais, ce quadragénaire est le chef de file des rénovateurs. Son aînée et demi-sœur Pascaline, après une formation en administration publique, a été nommée vice-présidente d'Elf Gabon au début des années 1990. Sur la scène politique, elle remplace son frère au ministère des Affaires étrangères en 1991, avant de devenir, en 1994, directrice du cabinet d'Omar Bongo. Elle épouse l'année suivante l'actuel ministre des Finances Paul Toungui. Ali et Pascaline, très attachés au chef de l'Etat, sont au cœur de la galaxie Bongo, qui compte de nombreuses ramifications politico-économiques.


Pierre-Louis Agondjo-Okawé

C'est un homme tenace. Il avait annoncé plusieurs fois sa retraite politique mais ne l'a jamais prise. A 66 ans, il est tou-jours actif à la tête du Parti gabonais du progrès, qu'il a fondé en 1990. Pierre-Louis Agondjo-Okawé va être candidat lors des prochaines municipales à sa propre succession à la mairie de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, où est concentrée l'exploitation pétrolière. Auteur de plusieurs publications relatives au droit traditionnel africain, il a été parmi les premiers à obtenir son diplôme d'avocat au Gabon, et a enseigné le droit à Paris et à Libreville.


Paul Mba Abessole

Personnalité contestée, cet opposant historique, fondateur du Rassemblement national des bûcherons, défend son entrée au gouvernement cette année en tant que ministre des Droits de l'homme. «Je soupçonne mes détracteurs d'être médiocres: c'est plus facile de faire le coup de poing que de discuter.» Le père Mba Abessole estime que le pouvoir a accédé à la plupart des revendications qu'il avait fait valoir au début des années 1990, et qu'il va pouvoir, à la tête de son ministère, mettre en pratique ses idées. Maire de Libreville, au moins jusqu'aux prochaines municipales, en décembre, il est l'instigateur de la Fête des cultures, qui se tient chaque année.


Louis-Gaston Mayila

Ce baron du Parti démocratique gabonais est une figure pittoresque de la scène politique. Né en 1947, il a été ministre, conseiller ou directeur du président. Au début des années 1990, il est sorti des sentiers battus du PDG et a fondé le Parti de l'unité du peuple, parti qui vient de fusionner avec celui du chef de l'Etat. Président du conseil économique et social, il a fait sensation en posant en tenue traditionnelle du rite bwiti en dernière page du quotidien progouvernemental: en bien ou en mal, au Gabon, tout le monde en parle..


Police 
Laurent Nguetsara

Il est le premier policier du Gabon. Son parcours se résume en un mot: la documentation, autrement dit les services de renseignement. Ce quinquagénaire y a fait toute sa carrière et il en est devenu le directeur général en 1989. Formé en France et aux Etats-Unis, il a infiltré, au début des années 1990, les mouvements d'opposition. Discret, ce général de brigade parle peu, mais tout le monde connaît son nom. Homme puissant, également responsable de l'immigration, il a la réputation de n'attribuer des visas qu'avec parcimonie. Son service, après avoir été longtemps rattaché directement à la présidence, le sera bientôt à l'Intérieur. De quoi consoler le ministre Idriss Ngari, qui ne voyait pas d'un bon œil les forces de police échapper à son autorité.


Institutions 
Jean-Félix Mamalepot

Directeur pendant vingt ans de la Banque gabonaise de développement, ce diplômé de l'Ecole supérieure de sciences commerciales appliquées de Paris supervise les politiques monétaires en Afrique centrale depuis plus de douze ans au sein de la Banque des Etats d'Afrique centrale. A l'instar de l'Afrique de l'Ouest, le gouverneur veut doter sa sous-région d'une Bourse des valeurs mobilières permettant la cotation des entreprises travaillant sur le continent. Première victoire: le siège de cette Bourse sera situé à Libreville, malgré la contestation du Cameroun. Nostalgique des provinces gabonaises, ce sexagénaire déclare qu'après sa retraite il rentrera au pays «cultiver son jardin».


Marie-Madeleine Mborantsuo

Cette juriste s'est d'abord intéressée aux finances publiques, via la Cour des comptes, avant d'être nommée, en 1991, présidente de la Cour constitutionnelle. Un poste sensible, qu'elle dit assumer avec impartialité, même si elle a par ailleurs la réputation d'être proche d'Omar Bongo. Elle fait valoir que la cour a parfois rejeté les recours du président. «Je reçois aussi bien l'opposition que la majorité, dans le formel comme dans l'informel», explique-t-elle. Femme à poigne, elle défend l'indépendance de sa juridiction, esti-mant que «les pays où les cours légitiment les situations ambiguës ne peuvent pas avoir d'institutions stables».


Recherche
Isaac Nguéma

Lorsqu'on lui demande quel est son meilleur souvenir à la tête de la Commission des droits de l'homme et des peuples de l'OUA, il sourit, dubitatif. A son goût, cette institution est trop dépendante du bon vouloir des chefs d'Etat. Juge à la Cour suprême après des études de droit en France, plusieurs fois secrétaire d'Etat ou ministre dans les années 1980, il garde de ces expériences une certaine amertume. C'est l'enseignement qui lui apporte le plus de satisfaction. Depuis 1998, il a «pris en main» le Laboratoire universitaire de la tradition orale (Luto), fondé par Jean-Emile Mbot. Ce laboratoire est réputé pour son travail de fond sur les traditions gabonaises et pour les colloques organisés sur des thèmes aussi divers que l'esclavage ou le rite d'initiation bwiti.


Environnement 
Henri Guizard

«Plus à l'aise avec les ruraux qu'avec les hommes en cravate», cet aventurier qui dit avoir «dépassé le quatrième âge» a été nommé en 1986 conservateur des parcs nationaux. Arrivé de Montpellier dans les années 1940, il a exercé au Gabon divers métiers: guide de chasse, chercheur d'or, forestier... Amoureux de la faune et de la flore, il voit se développer avec horreur la conception de la forêt qui consiste à la considérer comme un «jardin public où l'on s'assoit sur un banc pour regarder passer les éléphants». Promoteur de l'écotourisme, il se bat pour que les espaces naturels soient respectés et protégés de l'homme. Dans la même perspective, il est en train de mettre au point un safari-raid aventure et a publié un livre de souvenirs: Les Veillées de chasse d'Henri Guizard.


Marc Ona

La polio l'a frappé quand il avait 6 ans. A la faculté, il a étudié la psychologie, parce que «c'était le seul bâtiment accessible» à son fauteuil roulant. Responsable de l'ONG Brainforest, créée en 1998, ce quadragénaire œuvre aujourd'hui pour la préservation de l'environnement. En août, il s'est rendu au Sommet de la Terre, à Johannesburg: «Beaucoup de tchatche pour pas grand-chose», résume-t-il. Marc Ona s'occupe également d'une association pour les personnes handicapées. Il prône une intégration fondée sur la formation. Selon lui, l'informatique offre des possibilités encore peu exploitées. Il a mis en pratique cette idée et a été nominé au Stockholm Challenge Awards en septembre 2001 pour le site Web de Brainforest.


Social 
Steeve Mvé

Etudiant à Rouen, en France, ce jeune psychologue a consacré son mémoire de DEA à l'étude des Eglises éveillées, sortes de sectes qui se sont multipliées dans les années 1990. Rentré au pays, il se bat contre ce phénomène. Plus d'un millier d'Eglises éveillées pour 1,2 million de Gabonais; 50 000 plaintes déposées par des fidèles escroqués... Autant de chiffres qui l'effarent. Actif au sein de l'Association gabonaise pour la défense de la famille et de l'individu, il se constitue bénévolement partie civile devant les tribunaux pour défendre les personnes spoliées. Au cours d'un débat télévisé, il a menacé de dénoncer les dignitaires corrompus qui soutiennent ces lieux de culte douteux en sommant les autorités de prendre des mesures.


Yvette Ngwevilo-Rekangalt

Femme d'affaires, cadre à Elf Gabon, cette quadragénaire dynamique est très impliquée dans la vie associative. Via SOS Mwana, une association de protection des enfants, plusieurs centaines de jeunes ont trouvé ces dernières années une échappatoire à la rue. Toujours à la recherche de financements, elle se décrit elle-même comme une «mendiante nationale et internationale». Elle chapeaute aussi l'Union des organisations non gouvernementales. Mem-bre du Conseil économique et social, elle en a récemment brigué la présidence, estimant que cette institution doit être celle de la société civile.


Santé
Jean-Noël Gassita

«Mon arrière-grand-mère s'appelait Erere Ngango, ce qui signifie ‘‘l'arbre est un médicament''.» Ce docteur en pharmacie est un expert reconnu des plantes médicinales. En 1998, il a participé à New York au premier congrès sur l'iboga, plante utilisée dans les rites traditionnels et efficace comme remède. Il travaille à un livre recensant les usages pratiques des plantes et rêve d'enseigner en France l' «agondjologie», c'est-à-dire «la science des herbes qui soignent le corps et l'esprit». Renommé à l'étranger, il a notamment reçu en France le prix de l'Académie de pharmacie et la médaille du Génie de la Bastille, décernée en 1989 par Danielle Mitterrand.


Mallindi

Manteau en simili-léopard, chemise rouge et pantalon en cuir, il fait très «show- biz». Impression trompeuse: ce jeune homme de 22 ans est un puits de sagesse bwiti. Initié pendant des années à ce rite commun à toutes les régions du Gabon, ce praticien «traditionnel» a à cœur de faire connaître le bwiti et l'art des guérisseurs afin de «donner un statut au thérapeute gabonais». Soucieux de faire découvrir à ceux qui le souhaitent ce «patrimoine de l'humanité», Mallindi revendique le titre d' «ambassadeur du bwiti en France» et déplore que cette pratique un peu mystérieuse, nourrie d'une culture ancestrale, permette aussi aux charlatans de prospérer.


Caricature 
Pahé

Pour les hommes politiques, il est l' «emmerdeur»; les autres savourent l'irremplaçable regard qu'il porte sur l'actualité. Ses dessins expriment une vision peu conforme au politically correct des médias d'Etat et des discours officiels. Omar Bongo apparaît sous sa plume comme un petit personnage bedonnant pourvu d'une moustache fournie, régentant les chamailleries de ses ministres et de ses opposants. Son trait de crayon, s'il fait rire, dénonce aussi habilement compromission et corruption. Depuis le début des années 1990, le caricaturiste a collaboré à plusieurs journaux avec la volonté «d'apporter sa contribution à l'édification de l'Etat de droit au Gabon». Considéré par ses fans occidentaux comme le «Reiser gabonais», Pahé est largement reconnu chez lui: il a animé en 2001 sur TV + Les N'infos de Pahé, une revue de presse humoristique de l'actualité; le fournisseur d'accès Solsi a fait appel à ses services pour illustrer Assala, site Web no 1 au Gabon; cette année, il a représenté son pays au Salon de la bande dessinée, à Kinshasa, et au Festival de la caricature, à Yaoundé.


Journalisme 
Noël Ngwa-Nguéma

L'abbé Noël est né un 25 décembre, en 1934. Devenu prêtre en 1964, il officie dans une paroisse de Libreville. Proche des idées du Morena, le premier mouvement d'opposition, il est alors sollicité pour créer un journal. Ainsi naît Misamu, qui prend en 1994 son indépendance politique, tout en restant très critique vis-à-vis du pouvoir. Ses critiques ne sont pas toujours appréciées: en août dernier, le journal a été suspendu pour trois mois après la publication d'un article relatif à des détournements de fonds publics. «Le Conseil national de la communication est un instrument de répression», affirme l'abbé, qui espère pouvoir bientôt diffuser Misamu sur Internet.


Médias 
Régis Massimba

Ses fans le connaissent sous son pseudonyme: Quizz Master Régis Iboga. Iboga, du nom d'une plante utilisée dans un rite d'initiation. «Iboga signifie “puissance“ et je suis puissant», explique, sans complexe, l'animateur vedette. Dans les années 1990, il débute à Fréquence 3, pionnière des radios privées gabonaises. En 1993, Africa no1 le remarque et fait appel à lui. Aujourd'hui, il anime le Bhat Power Show et le Bhat Power Hit sur Télé Africa, le Hit-Parade international et Africa Dance sur Africa no 1. Des dizaines d'ados assistent chaque mois à l'enregistrement de ses émissions télévisées. Son meilleur souvenir radiophonique: le 5e anniversaire du Bhat Power Show en 1999. Une salle «full à craquer» et tout le gratin de la musique gabonaise. Cinq heures de direct dans une chaude ambiance...


Edition 
Guy Rossatanga-Rignault

Comme tous ses ouvrages, son livre de droit constitutionnel sur l'Etat gabonais fait référence. Ce jeune intellectuel joue un rôle clef dans la vie culturelle du pays, via les éditions Raponda Walker, qu'il dirige depuis six ans, après avoir été pendant quatre ans président de la Fondation du même nom, qui finance les publications. Jusqu'en 1994, les livres étaient imprimés en France, mais, avec la dévaluation du franc CFA, les coûts ont augmenté. C'est alors que naît l'idée d'une édition locale de qualité. Les livres, œuvres de fiction ou essais, sont d'excellente facture et le catalogue comporte déjà une cinquantaine de titres. Et deux parutions, l'une sur les arts premiers l'autre sur la musique, sont prévues d'ici à la fin de l'année. Quant à la censure, l'éditeur, qui est aussi secrétaire général de l'université Omar-Bongo, affirme n'y avoir jamais été confronté: «Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait librement.» L'un des derniers titres du catalogue, Petites Misères et grand silence, de Luc Ngowet, tire pourtant à boulets rouges sur les élites gabonaises.

http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/gabon/dossier.asp?ida=367661

GABON : LES 50 HOMMES ET FEMMES QUI COMPTENT

Le voyage à l’intérieur des cercles de pouvoir gabonais que nous vous proposons dans ce numéro est une première. Cet ensemble marque une nouvelle étape dans l’enrichissement du contenu rédactionnel de Jeune Afrique/l’intelligent. Objectif visé : vous rapprocher des hommes et des femmes qui, chacun dans son domaine de compétence, participent à la gestion de leur pays et sont susceptibles d’influer sur son avenir. À mi-chemin entre le trombinoscope et le Who’s Who, l’exercice est toujours empreint d’une forte dose de subjectivité, à commencer par le chiffre – les 50 – retenu pour marquer les esprits. D’où le refrain connu et répété : ceux qui n’y figurent pas s’interrogent toujours sur le « pourquoi » de cette absence, alors que ceux qui sont retenus ne savent pas toujours s’ils doivent se sentir flattés ou s’inquiéter. Car, en Afrique plus qu’ailleurs, être placé sur le devant de la scène médiatique n’est pas toujours vu d’un bon œil. Mieux vaut, dit-on, rester dans l’ombre d’un chef omnipotent, qui pourrait prendre ombrage de l’apparition de dauphins, même putatifs. D’où la difficulté de l’exercice qui pourtant n’enlève rien à son intérêt : détecter les leaders de demain dans le sillage de ceux qui aujourd’hui font l’actualité dans leur pays est toujours instructif. Il permet de mieux appréhender l’avenir et de savoir si les initiatives individuelles sont les bienvenues, tout en classant le système de gouvernance du pays sur une échelle de notation allant du plus sclérosé au plus ouvert. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à ce petit jeu le pays d’Omar Bongo a encore des progrès à faire.

http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_afrique_dossier.asp?dos_id=20

L'Etat

Omar Bongo est l'actuel Président du Gabon, dont la dernière réélection remonte à 1998.

-Le pouvoir législatif est assuré par un Parlement bicaméral, composé d'une Assemblée Nationale (chambre basse; 120 députés au total, élus pour 5 ans au suffrage universel direct) et d'un Sénat (membres élus pour 5 ans au suffrage indirect. 90 noms figurent sur le site du Sénat)

Les deux chambres sont dirigées par Guy Nzouba-Ndama (député PDG) et Georges Rawiri (Sénateur PDG.)

http://www.geocities.com/gabonlines/politique.html

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